Uni-informel – Sous mes yeux: la naissance d’une fresque

Uni-informel – Sous mes yeux: la naissance d’une fresque

A l’Université on assiste souvent à l’éclosion de jeunes carrières, mais n’est pas tous les jours qu’on a la chance d’assister en direct à la naissance d’une œuvre d’art. C’est le privilège qu’a eu, cet été, Sandrine Fessler à son bureau d’Uni-Info.

Jeudi 13 juillet, par un chaud après-midi. En levant les yeux de mon écran d’ordinateur, j’aperçois un tagueur en train de faire un graffiti sur le mur menant à la cité St-Justin, en pleine journée, au vu et au su de tous! Il y en a qui ne manquent pas de toupet, quand même! En y regardant mieux, je m’aperçois qu’il a pris soin de scotcher une protection plastifiée sur la chaussée et qu’il dispose d’un mini-échafaudage portatif… Mmhh… Il s’agit donc vraisemblablement d’un projet officiel! Grâce à la paroi complètement vitrée du bureau d’Uni-Info, je suis aux premières loges pour suivre l’avancée du travail. Le peintre tient, d’une main, un dessin qui lui sert de modèle et, de l’autre, un spray de peinture dorée, avec lequel il esquisse les contours de son dessin. On devine des personnages, beaucoup de personnages.

Lundi 17 juillet, par une matinée déjà chaude. La fresque a pris des couleurs. L’artiste se trouve maintenant à la moitié du mur, mais pas à la moitié de son labeur. En effet, en raison de la pente du sol, le mur devient de plus en plus haut à mesure que l’on s’approche du foyer estudiantin. A droite, le dessin n’est encore qu’une esquisse dorée sur du béton gris, alors qu’à gauche, des personnages colorés et stylisés, parfois de face, parfois de profil, un peu imbriqués les uns dans les autres, semblent discuter. En cette phase de coloriage, j’admire la dextérité de notre homme à manier les bombes de peinture: sans avoir recours à aucun cache ou autre pochoir, ses traits sont d’une netteté parfaite.

En fin d’après-midi, je me permets d’aborder le graffeur. Il s’appelle Adrian Gander, et si ce projet est né de sa propre initiative, il n’a pas eu de peine à convaincre la direction de St-Justin, avec sa représentation colorée de rencontres internationales. Il me montre volontiers son brouillon. Il en parle un peu aussi, sans en dire trop toutefois. En effet, il aime laisser un peu de place à l’interprétation du spectateur.

Lundi 31 juillet, par une matinée non moins chaude. De retour de vacances, je découvre la fresque dans sa totalité. Les personnages colorés se sont multipliés. Si, sur la droite, la terre est bien reconnaissable, ce qui la soutient l’est beaucoup moins. Une main, peut-être? En-dessous du globe terrestre, des arcs de cercle tissent des liens entre des personnages.

Le jour précédent, en épluchant mon courrier en retard, j’avais constaté que cette réalisation n’était pas passée inaperçue: Adrian Gander a non seulement fait l’objet d’un article très détaillé dans La Liberté (25.07.2017), mais il est également l’une des «Têtes d’affiche de la semaine» dans l’Illustré (n°31, 02.08.2017).

Une question me taraude néanmoins: sauf erreur, Adrian Gander m’avait dit que son projet concernait les deux côtés du mur. Or, la face située côté chapelle est encore vierge. C’est pourquoi je vous conseille de garder l’œil ouvert: il n’est pas impossible que l’un de ces quatre matins, en levant les yeux de votre écran d’ordinateur, vous assistiez comme moi à la naissance d’une fresque.

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Flûtiste classique de formation, elle travaille chez Uni-Info depuis sa création en 2010 et se délecte des rencontres et anecdotes qui émaillent le quotidien de son service.

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