WorkshopPublié le 11.12.2024
Façades peintes & architecture
Dans les traités d’architecture de l’époque moderne, le système mural en pierre de taille est le procédé généralement retenu pour l’élévation et l’articulation de la façade en vertu de ses qualités constructives, fonctionnelles et esthétiques (firmitas, utilitas, venustas). Cependant, pour des raisons de coût, de temps ou d’usages, d’autres solutions ont également été privilégiées pour habiller et protéger les façades, à commencer par l’emploi de matériaux moins nobles (briques, bois, moellons…) associés à des enduits comme le stuc. Ce dernier traitement, mentionné dès l’Antiquité par Vitruve, et largement décrit par Alberti, Vasari, Palladio ou Scamozzi à la Renaissance, répond lui aussi à de nombreuses exigences fonctionnelles, économiques et esthétiques. L’intonaco sottile peut être une finition colorée soulignant la modénature de la façade ou, comme l’explique Vasari, le support d’une décoration réalisée a fresco ou a sgraffito, transformant parfois un bâtiment ancien en un bâtiment au goût du jour.
Les noces de l’architecte et du peintre sont ainsi fréquentes. Mais comment comprendre cette irruption de la peinture dans le champ de l’architecture ? La peinture peut-elle mimer tout type d’articulation architecturale ? Que penser du travail du peintre lorsque celui-ci semble défaire, par ses inventions illusionnistes, la ferme édification voulue par l’architecte, comme s’en est notoirement ému Sebastiano Serlio ? Quelles sont, en définitive, les potentialités, les limites, les tensions instaurées par ce dialogue parfois dissonant ?
Ce workshop entend affronter ces diverses questions en portant tout à la fois l’attention sur des études de cas et sur des analyses plus transversales. Les échanges qui se noueront entre les chercheur·euse·s du projet « La ville ornée » et les répondant·e·s permettront d’explorer la nature complexe de ces relations entre peinture et architecture.