Méthodologies de recherche collaborative dans le domaine de l’éducation et de la formation

14e édition du Séminaire du CERF

Fribourg, le vendredi 15 octobre 2021 de 9h00 à 12h00 / Salle C-01.109 (Regina Mundi)

Le domaine de l’éducation et de la formation demande aux chercheurs et chercheuses de se positionner quant à leur rôle afin que leur travail soit perçu et vécu comme étant pertinent et utile par les acteurs et actrices issu·e·s du terrain. Plus particulièrement dans le contexte de la formation à l’enseignement, les statuts professionnels sont nombreux, ce qui demande non seulement une connaissance des fonctions de chacun·e, mais également la mise en place de réseaux de collaboration efficaces.

La rencontre entre l’expérience professionnelle du terrain, la formation à l’enseignement et la recherche nécessite d’œuvrer dans un cadre collaboratif et de développer des interactions « autour de l’exploration, en contexte réel, d’un aspect qui concerne leur pratique professionnelle » (Desgagné, 1997, p. 373). C’est dans cette optique que la recherche collaborative se caractérise par sa visée de développement professionnel des praticiennes et praticiens, tout en favorisant la production de savoir par le biais de la recherche, mais à partir de la diversité des points de vue. Morrissette (2013) attribue ainsi aux chercheurs et chercheuses une fonction d’accompagnement au sein de la collaboration, qui se fait dans un rapport de pouvoir symétrique. 

Sous quelles conditions la recherche collaborative s’avère-t-elle une approche efficace pour l’investigation des sujets de recherche issus du domaine de l’éducation et de la formation ? Comment, en tant que chercheur ou chercheuse, se positionner pour co-construire et mener au mieux un projet de recherche avec les personnes du terrain ? Quelles terminologies font appel à une même approche – collaborative – ou en quoi des termes parfois employés comme synonymes méritent-ils d’être clairement distingués ? Quelles sont les méthodes (qualitatives et/ou quantitatives) qui permettent de répondre aux principes d’une recherche collaborative dans le domaine de l’éducation et de la formation ?

Voici des exemples de questions qui seront abordées lors de ce séminaire du CERF. Le but de cette matinée est celui de bénéficier d’exemples de recherche collaborative concrets qui ont été conçus et mis en place pour pouvoir mieux comprendre non seulement les principes théoriques sous-jacents, mais aussi pour saisir les enjeux pratiques d’une telle démarche scientifique. Ce séminaire vise donc à apporter une vision claire de la manière dont la recherche en éducation peut s’insérer dans un réseau collaboratif en lien avec le terrain professionnel des enseignantes et enseignants.

Programme complet du 15 octobre 2021

Références

Desgagné, S. (1997). Le concept de recherche collaborative : l’idée d’un rapprochement entre chercheurs universitaires et praticiens enseignants. Revue des Sciences de l’Education, 23(2), 371‑393. https://doi.org/10.7202/031921ar

Morrissette, J. (2013). Recherche-action et recherche collaborative : Quel rapport aux savoirs et à la production de savoirs? Nouvelles Pratiques Sociales, 25(2), 35‑49. https://doi.org/10.7202/1020820ar

• Présentation 1

  Patrick Roy

  Une Communauté Discursive de Pratiques Professionnelles pour engager chercheur·euse·s et enseignant·e·s dans le traitement de problèmes d’enseignement-apprentissage en sciences

  Cette communication a pour but de présenter les enjeux et le fonctionnement d’une Communauté Discursive de Pratiques Professionnelles, un dispositif de recherche participative relevant de l’ingénierie didactique coopérative qui engage chercheur·euse·s et enseignant·e·s dans le traitement de problèmes d’enseignement-apprentissage sur la caractérisation du vivant au premier cycle de l’école primaire. La dimension discursive de cette communauté interpelle les acteur·rice·s à mobiliser progressivement un système d’objets bifaces permettant de construire progressivement une « espace interprétatif partagé » autour de concepts didactiques et de situations de classe. Ces objets frontières spécifiques contribuent à l’enrichissement du milieu de la coopération et jouent un rôle central pour la coproduction des ressources didactiques et le développement professionnel des acteur·rice·s.

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• Présentation 2

  Gonzage Yerly et Gabriel Kappeler

  Les principaux défis des débuts d'une recherche collaborative

  Cette contribution sera l’occasion de discuter des principaux défis de la première étape d’une recherche collaborative, la phase de « cosituation » (Desgagné, Bednarz, Lebuis, Poirier, & Couture, 2001). La présentation s’appuiera sur une analyse menée sur un projet de recherche collaborative qui a eu lieu dans un établissement du primaire (Yerly & Kappeler, 2015). Cette analyse visait à a) décrire les raisons qui expliquent l’engagement des différents acteurs (8 praticien-n-e-s et 2 chercheurs) et à b) rendre compte de la façon dont l’« objet de préoccupation mutuelle » (Desgagné et al., 2001) se coconstruit (l’enseignement de stratégies d’apprentissage et l’évaluation formative de celles-ci). Cette présentation pourra ouvrir à des échanges et des conseils pour les chercheurs-euses qui souhaitent se (re)lancer dans un projet de recherche collaborative.

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• Table ronde

  Questions qui ont jalonné la table ronde :

  • Les chercheurs/euses arrivent-ils/elles vraiment à prendre en compte les apports du terrain ou font-ils/elles simplement semblant tout en ayant leur planification en tête ? Comment inviter à la collaboration des professionnels qui n’ont aucun intérêt à la recherche et qui n’en voient pas l’utilité ?
  • Comment motiver les professionnels à participer à une recherche collaborative lorsqu’ils ont des stéréotypes vis-à-vis de la recherche ou lorsqu’ils ne se sentent pas compétents en matière de recherche ?
  • Les résultats issus des recherches collaboratives ont-ils des effets concrets et réalistes pour le terrain, quels sont les obstacles à cela ?
  • Quels sont les mythes à déconstruire par rapport aux difficultés dans la collaboration ? Les praticien·ne·s ont-ils/elles besoin d’être formé·e·s à une telle démarche ?