Recherche et publications

• Projets de recherche

  Placing Children in Care: Child welfare in Switzerland (1940-1990)
  Statut: Terminé

  Début	01.11.2013
  Fin	28.02.2018
  Financement	FNS  Voir la fiche du projet
  During the twentieth century, tens of thousands of children and adolescents in Switzerland were placed in foster families or care homes. Recent research indicates that the welfare of the children was often secondary. Placement in a care home or a foster family was often associated with social isolation, compulsory work or even with sexual or physical abuse, with life-long consequences for those affected. Several European countries have recently undertaken efforts to reappraise this past and make reparations. Similar steps are currently in preparation in Switzerland. The proposed Sinergia project builds on this international debate. Its goal is to place biographical experiences in the context of the discourses, policies and practices of outplacement in Switzerland from 1950 to 1980. To illuminate the complexity and the changes that took place over time, various analytical approaches will be linked together. As the issues of foster children and of contract or indentured children (Verdingkinder) have been relatively well studied already, the subprojects here focus primarily on aspects of outplacement into care homes as well as the educational issues associated with the care provided in these homes. The Sinergia network is composed of three subprojects. Subproject 1 will investigate the contemporary discourse and debates about care home upbringing and adolescents (1942–1990). Subproject 2 will analyse the regional varieties in institutional assignment and placement practices (1940–1980). Subproject 3 will focus on the effects placement decisions had on the biographies of the affected care home “clients” (1950–1990). Unlike in previously published case studies, this project emphasizes synopsis and comparison. The project addresses multiple cases and examples, which differ by language region, religious denomination, and along the rural-urban divide. This allows for multidimensional analyses that reveal the variety of discourses, norms, actors and practices that guided behaviour. It also makes specific influences more visible. In asking about the connection between discourse and practice, as well as the effects of outplacement on individual biographies, the project does not focus exclusively on past injustices or the problems with administrative supervision. The goal is to understand the issues in a more comprehensive and analytically reflected way with respect to their diversity, context specificity, and trajectory. The emphasis of the subprojects lies on a period hitherto barely examined: 1940 to 1990. Placement in these post-war decades was subject to rapid structural change – as was Swiss society more generally. The care home campaign (Heimkampagne) of 1970 and the revision of the child laws (Kindsrecht) in 1978 were decisive turning points. A further goal of the project is to investigate the causes and forms these shifts took. The project is interdisciplinary in nature (contemporary history, social work) and combines methodological approaches from the historical sciences (subprojects 1 and 2) with those from the social sciences (subprojects 1 and 3).

  L'autre Marcello. Correspondance et écrits intimes d'Adèle d'Affry, dite 'Marcello' (1836-1879)
  Statut: Terminé

  Début	01.12.2012
  Fin	31.07.2016
  Financement	FNS  Voir la fiche du projet
  Jusqu’à ce jour, les travaux consacrés à Adèle d’Affry, dite Marcello (1836-1879) se sont concentrés essentiellement sur ses réalisations artistiques, dans le domaine de la sculpture et de la peinture. Les chercheurs ont naturellement eu recours aux archives de la fondation Marcello, en particulier aux textes autobiographiques et à la correspondance. Mais si ces documents ont permis d’éclairer le travail de l’artiste, ils n’ont cependant donné lieu qu’à une exploitation fragmentaire, dans la mesure où ils n’étaient ni entièrement disponibles, ni classés. En mars 2010 le fonds appartenant à la fondation Marcello a été déposé aux Archives de l’Etat de Fribourg pour une durée déterminée afin d’en favoriser une exploitation systématique. Le fonds est constitué de plus de 2000 documents, qui se répartissent en une correspondance familiale (env. 850 lettres à sa mère avec presque autant de réponses, auxquelles s’ajoutent des communications plus sporadiques avec d’autres membres de sa famille), une correspondance générale d’environ 1000 lettres (d’une centaine de correspondants français et européens, dont Adolphe Thiers, Gounod, Rossini, Mérimée, Lamartine, Flaubert (une lettre retrouvée de ce dernier) et d’écrits personnels composés notamment de Mémoires inachevés et inédits, de carnets intimes et d’essais de fiction, dont deux nouvelles et un court roman, Les Amours polonaises. Ce projet de recherche interdisciplinaire comporte un volet littéraire, historique et musicologique. Le volet historique s’inscrit dans une nouvelle approche de l’histoire des femmes artistes, axée sur les pratiques des femmes dans le champ artistique. La correspondance de Marcello permet une analyse fouillée de la manière dont une femme, artiste, aristocrate, compose à l’époque avec ses différentes assignations de classe et de genre pour réaliser ses ambitions et sauvegarder son indépendance.

  Du baby boom au baby bust : mutations de la parentalité, légitimation du contrôle des naissances et uniformisation des comportements de fécondité (Suisse 1955-1975)
  Statut: Terminé

  Début	01.01.2011
  Fin	30.06.2014
  Financement	FNS  Voir la fiche du projet
  Cette recherche porte sur l’histoire de la famille et de la parentalité en Suisse entre 1950 et 1970. La période citée, qui marque le passage à la seconde transition démographique, est caractérisée par une baisse de la fécondité maritale (baby bust) et par une uniformisation des pratiques contraceptives à l’échelle nationale. Ce projet se propose d’éclairer ces différentes transformations du point de vue des acteurs en se fondant sur l’histoire orale. Cette méthode, a déjà produit d’intéressants résultats pour des recherches européennes relatives à la première transition de fécondité (années 1920-1940), mais n’a jusqu’ici pas été utilisée pour la période qui nous intéresse. Le projet est centré sur les perceptions des acteurs•trices relatives aux rôles parentaux, et sur les processus décisionnels à l’oeuvre dans la régulation des naissances. Grâce à une soixantaine d’entretiens avec des hommes et des femmes mariés et parents durant la période susmentionnée, nous documenterons ces différents changements en intégrant les variables genre, origine sociale, environnement socioculturel (culture catholique/Fribourg ou protestante/Lausanne), ainsi que l’origine géographique ; il nous apparaît en effet intéressant de corréler les représentations de la maternité/paternité/ et l’attitude face au contrôle des naissances, avec le fait d’être natif de la ville concernée (Fribourg ou Lausanne), d’être migrant•e de l’étranger ou migrant•e de l’intérieur (campagne-ville). Nous tenterons de comprendre les enjeux qui sous-tendent les décisions des individus en matière de procréation et la manière dont ces derniers ont intégré et géré les modèles dominants de maternité/paternité de la période. Les motivations à l’origine de la limitation des naissances seront également clarifiées et il conviendra de déterminer l’impact des projets individuels et familiaux dans le recours aux méthodes contraceptives. Nous examinerons également les contraintes tant économiques que sociales liées à l’éducation des enfants et leur implication dans la limitation des naissances. Dans cette optique, nous partirons d’un modèle connu et toujours présent dans les recherches démographiques, celui de Philippe Ariès (1979), pour le questionner. Ce modèle observe deux phases successives de limitation de la taille de la famille en Europe, induite chacune par des motivations différentes: une première transition caractérisée par un nouvel investissement dans l’éducation de l’enfant et une deuxième transition dite individualiste, où l’enfant n’apparaît plus comme un moyen privilégié de se réaliser en tant qu’individu. Ce projet permettra de mettre en évidence les motivations telles qu’exprimées par les acteurs•trices de cette deuxième transition et s’inscrit ainsi dans le débat scientifique sur la distinction entre ces deux transitions.

  Quand le patronat s'intéresse aux femmes: la 'conciliation famille-emploi' en comparaison socio-historique
  Statut: Terminé

  Début	01.09.2010
  Fin	31.08.2012
  Financement	Autre
  La présente recherche traite de l’articulation des sphères professionnelle et non-professionnelle, ainsi que des mécanismes de son assignation historique aux femmes. Elle est étudiée à travers les discours et les pratiques patronaux, pris comme révélateur privilégié de la dynamique des rapports sociaux de sexe. Ainsi, nous interrogeons la socio-histoire des relations entre femmes, hommes, patronat et emploi: quand, comment et pourquoi les rapports à l’emploi des femmes et des hommes, des mères et des pères, évoluent-ils ? Depuis quelques années, les milieux patronaux présentent en Suisse un intérêt renouvelé pour l’insertion des femmes sur le marché de l’emploi. Les mesures qu’ils proposent passent par la 'conciliation famille-emploi'. Notre recherche remonte aux années 1870 et s'étend jusqu'aux années 1990. Au cours du 19ème siècle, le patronat - imprégné du modèle familial femme au foyer/homme gagne-pain - participe à la construction de l’opposition femme vs emploi, tout en recrutant des travailleuses. Dès lors, les employeurs s’investissent notamment dans la prise en charge extrafamiliale des enfants. Pour mener notre analyse, nous nous attachons au cas de l’industrie horlogère dans les Montagnes jurassiennes. Ce secteur, qui emploie un grand nombre de femmes, connaît une industrialisation prototypique et des variations conjoncturelles importantes qui permettent des comparaisons fructueuses. L’état actuel de la recherche et l’analyse en cours ont conduit à la formulation de trois hypothèses : 1. Des tensions naissent du recours à la main-d’œuvre féminine dans des contextes marqués par le modèle familial idéal de la femme au foyer et de l'homme gagne-pain. Les milieux patronaux cherchent à les résoudre par l’articulation des sphères professionnelle et non-professionnelle pour leurs travailleuses. 2. L’articulation des sphères professionnelle et non-professionnelle satisfait aux revendications économiques et sociales, sans modifier les rôles de sexe. 3. Les changements dans les représentations de l’emploi féminin participent au renforcement de la centralité sociale de la sphère professionnelle. La présente recherche constitue une thèse de doctorat co-dirigée par le Prof. Franz Schultheis (Universität St.Gallen) et la Prof. Anne-Françoise Praz (Université de Fribourg). Elle se trouve à un stade avancé. Des indicateurs contemporains du débat ont été recensés, une partie des archives patronales et associatives ont été consultées et analysées, la rédaction se faisant en parallèle. Les résultats méritent d’être approfondis et mis en perspective avec les données syndicales et étatiques. Nous avons également entamé une contextualisation statistique de notre objet et voulons croiser, sur le long terme, les parcours professionnels et familiaux des femmes. L’importance scientifique du projet est étroitement liée à l’état de la recherche : les rapports entre femmes et emploi ont souvent été abordés par l’intermédiaire de l’Etat et des politiques publiques, ou en cherchant des explications dans la vie familiale. Cette question doit maintenant être traitée en lien avec le monde professionnel lui-même. Cette démarche oblige à repenser les rapports entre les sphères publique et privée en cernant les interactions entre le privé et le professionnel. De plus, alors que l’histoire des mères et l'histoire du travail des femmes ont été écrites, elles n'ont que peu été croisées: l’histoire des mères travailleuses ou l'histoire du travail professionnel des mères reste à faire. Cette recherche permet également de cerner les mécanismes de la construction des rapports des femmes et des hommes à emploi. A partir d’une étude sur le long terme des discours et pratiques du patronat sur l’articulation des rôles professionnel et non-professionnel, cette recherche s’inscrit dans les débats contemporains sur la place du travail, des femmes et des hommes dans la société.