Les enseignant·es du secondaire I et II et toute personne intéressée par la nationalisation de l’histoire en Europe de l’Est

Au-delà du déboulonnage des statues et des nouvelles dénominations de rue, la sortie du communisme a favorisé un double processus de réécriture de l’histoire et de réappropriation de la mémoire. Durant les années 90 prévalait plutôt la volonté d’arriver à des interprétations partagées du passé, dominées par la volonté commune de rompre avec le communisme. Depuis les années 2000, une inflation mémorielle (plaques commémoratives, cérémonies publiques, productions cinématographiques, …) témoigne d’une nationalisation de plus en plus prononcée de l’histoire en Europe de l’Est.

Les ministères de la mémoire et autres commissions de lutte contre les falsifications de faits et des événements historiques participent d’une concurrence victimaire nourrissant des guerres de mémoires à l’instar de celle opposant l’Ukraine à la Russie sur l’interprétation de la famine de 1932-33. Mémoires concurrentes et ambivalentes, comme l’est celle de la Shoah en Pologne. Concomitante du déclin des idéologies, cette instrumentalisation de la mémoire historique sert aussi de légitimation à des objectifs de conquête dans le cas de l’invasion de l’Ukraine. Ce rapport à la mémoire serait-il en train de devenir une source de justification de l’action politique ?

Cette journée de formation permettra aux participant·es de mieux comprendre les enjeux mémoriels dans cet espace centre-européen et leurs répercussions dans le présent, et d’approfondir la question des rapports complexes entre histoire, mémoire et politique.

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