Le propre du travail social étant d’apporter des formes d’allègement à des situations individuellement éprouvées nées d’enjeux collectifs structurels appelés à se déplacer ou à se transformer en raison de dynamiques sociétales d’ordre politique, économique et culturel, les tentatives de réponses apportées sont logiquement appelées à connaître des réajustements réguliers en lien aux modifications sociétales. Mais, rappeler la nécessité de situer le travail social dans le contexte social, politique et culturel dans lequel il se déploie, doit s’accompagner, dans le même mouvement, du refus d’une lecture exclusivement historiste. Le travail social est aussi doté de propriétés qui, à défaut d’être le fruit d’une essence profonde, n’en sont pas moins issus de sa propre histoire, des conflits qui l’ont animé, des contradictions qui l’ont traversé et des idéaux qui l’ont porté. Tous ces héritages, valeurs et pratiques, projets et méthodes, continuent à s’incarner, ou tout au moins à chercher à le faire, dans les différentes situations socio-historiques qu’il connaît. Rendre compte de ce qu’est le travail social revient en ce sens à saisir comment nouveau contexte et propriétés historiquement construites s’articulent pour donner forme à de nouvelles concrétisations du travail social aujourd’hui. En quoi le religieux, que la professionnalisation semblait avoir remisé aux confins, signe-t-il son retour et doit-il être, aussi, considéré pour penser l’intervention auprès de (certains) publics? Jusqu’où les Tic et, plus largement, la digitalisation de la société sont-elles une ressource pour l’intervention sociale et, a contrario, impactent-elles les difficultés d’accompagnement de certaines populations?