Céline Pauchard

Analyste médias – Communication stratégique

Diplômée d'un Master en littérature française, linguistique et histoire contemporaine en 2002.

• Quel est votre parcours professionnel?

  En 2002, j'ai obtenu un Master en littérature française, linguistique et histoire contemporaine, doublé de ce qu'on appelait encore à l'époque un Diplôme de Maître de Gymnase pour l'enseignement du français langue maternelle et de l'histoire au secondaire II.

  J'ai su très tôt que je ne me destinais pas à l'enseignement. À l'issue de mes études, on m'a proposé un contrat dans un Cycle d'orientation fribourgeois: mais j'avais décidé de prendre une autre voie, sans savoir cependant laquelle… Les deux années qui ont suivi ont été à la fois difficiles et enrichissantes: je voulais absolument éviter la «case chômage», j'ai donc accepté des emplois qui a priori n'étaient «pas faits pour moi». Dans le département comptable d'une entreprise de haute joaillerie, d'abord, où j'ai appris à saisir et numériser des factures, mais surtout à apprivoiser la «vie de bureau». Puis au sein d'une entreprise d'électronique industrielle fabriquant des micro-capteurs, où j'éditais des brochures et des catalogues au sein du département du marketing.

  Enfin, j'ai été engagée à la Confédération en tant que traductrice francophone au Secrétariat d'État à l'Économie, puis à l'Office fédéral de la culture.

  J'ai exercé ce métier avec beaucoup de plaisir pendant quatre ans, mais le besoin de découvrir de nouveaux horizons professionnels s'est fait sentir. Un jour, j'ai postulé au Comité International Olympique (CIO) à Lausanne, où je travaille depuis plus de dix ans en tant qu'analyste médias au sein du département de la communication stratégique.

• Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots en quoi consiste votre profession d’«analyste médias»?

  L’analyse médias, également appelée « veille stratégique », est un outil d’aide à la prise de décision pour les entreprises et les organisations. Elle consiste en la surveillance d’un thème, d’une marque ou d’une personnalité dans les médias, en produisant une revue de presse et des rapports destinés à évaluer la façon dont les médias perçoivent le sujet. Elle sert également à alerter proactivement les décideurs sur les sujets sensibles et à mesurer l’impact des actions de communication. Au CIO, nous analysons chaque jour les médias du monde entier, en cinq langues, et suivons toute l’actualité du Mouvement olympique. 

• Quels sont les moments décisifs de votre parcours professionnel?

  Je dirais qu'il y en a deux: le jour où, en écoutant mon instinct, j'ai pris la décision de renoncer à ce contrat d'enseignante pour me lancer dans l'inconnu; et lorsque j'ai décidé de tenter ma chance au CIO alors que je n'avais aucune expérience dans le Mouvement olympique ni dans le domaine de la veille médias.

• De quelle façon les connaissances acquises à la Faculté des lettres et des sciences humaines ont-elles été utiles lors de vos différents emplois?

  Mes études en lettres m'ont incontestablement permis d'acquérir une capacité d'analyse et de synthèse, de développer un sens critique aigu et d'avoir une ouverture sur le monde. Tout ceci constitue une grande valeur ajoutée dans le monde professionnel, et en particulier dans ma fonction actuelle. Les études en lettres en elles-mêmes ne mènent à rien, mais elles peuvent mener à tout.

• Qu’avez-vous particulièrement apprécié durant vos études?

  Cela reste sans aucun doute l'une des plus belles périodes de ma vie. En arrivant à la Faculté des lettres et des sciences humaines, j'ai su que j'étais chez moi… J'avais choisi cette filière par passion, sans plan de carrière. On y apprend à être autonome, à s'affirmer intellectuellement et en tant qu'être humain. Parce qu'on y rencontre des gens de tous horizons qui remettent constamment en question nos certitudes.

• Un conseil pour que les futur·e·s étudiant·e·s s’insèrent au mieux dans la vie professionnelle?

  Soyez curieux, ajoutez des cordes à votre arc. Ma maîtrise des langues étrangères, par exemple, a été un facteur déterminant dans ma réussite professionnelle. En sortant de l'Université, on a tendance à penser qu'on en sait beaucoup et on a de grandes ambitions. C'est bien, mais on a vécu un peu dans une bulle, et la déception peut être grande en arrivant sur le marché du travail. Soyez humbles et patients. Mais, surtout, restez confiants en l'avenir, vous disposez d'une super boîte à outils!

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