Titre honorifiquePublié le 27.10.2021
François Nordmann reçoit le titre de Docteur Honoris Causa
Fribourgeois et diplômé de notre Université, François Nordmann a parcouru les étapes d’une longue et brillante carrière de diplomate. À l’occasion du Dies Academicus du 15 novembre 2021, il reçoit le titre de Docteur Honoris Causa de la Faculté des lettres et des sciences humaines.
Avec une maturité du collège Saint-Michel et des études de droit de Miséricorde en poche, cet homme passionné de questions internationales complète sa formation à l’Institut de Hautes Études Internationales et du Développement à Genève avant d’entrer au Département fédéral des affaires étrangères. Il y exerce en qualité de collaborateur personnel des conseillers fédéraux Pierre Graber et Pierre Aubert.
C’est en mission à l’étranger que François Nordmann poursuit son activité, d’abord au sein de la Mission permanente d’observation de la Suisse auprès des Nations Unies à New York puis en qualité d’ambassadeur de Suisse au Guatemala, accrédité également dans les cinq autres pays hispanophones d’Amérique centrale.
Il est nommé ensuite Délégué permanent de la Suisse à l’Unesco à Paris puis il est rappelé à Berne à la tête de la Direction des Organisations Internationales. Il devient successivement ambassadeur de Suisse au Royaume-Uni, chef de la Mission permanente de la Suisse à Genève puis ambassadeur en France.
Après sa retraite, François Nordmann continue à participer à la vie publique et préside le Festival International de Films de Fribourg de 2016 à 2018. Président de la Fondation Jean et Bluette Nordmann qui honore la mémoire de ses parents, il décerne des bourses d’études à des étudiant·e·s de l’Université de Fribourg désirant passer un semestre à l’Université hébraïque de Jérusalem et à des étudiant·e·s de cette dernière institution qui souhaitent se perfectionner à l’Université de Fribourg. Reconnu par ses pairs, il est tout aussi estimé par le monde politique, académique et médiatique. Très actif sur le plan européen, il publie régulièrement une chronique de politique étrangère dans le quotidien Le Temps, où il traite notamment de la politique européenne de la Suisse.
Un enchevêtrement d’anecdotes…
Écouter François Nordmann évoquer les diverses facettes de sa vie professionnelle, c’est plonger dans un récit d’aventures. On revit avec lui les combats politiques du Conseil communal de Fribourg où il a siégé comme élu socialiste de 1974 à 1980, puis on s’embarque pour l’Amérique latine au gré de ses missions au Nicaragua, au Salvador, au Costa Rica ou à Panama. On l’accompagne dans l’ascenseur de l’ambassade de Suisse à Londres où, jeune stagiaire, il passe du 1er étage où il prépare la revue de presse pour l’ambassadeur en fonction, au 4e étage, dans un bureau qui deviendra le sien vingt ans plus tard.
… et un concentré d’histoire contemporaine
Écouter François Nordmann, c’est aussi suivre un séminaire accéléré d’histoire. On le voit, étudiant, co-organiser en 1965 une manifestation pour la création d’une Mensa à l’Université de Fribourg. On revit la chute du mur de Berlin « de l’intérieur », telle qu’elle pouvait être perçue à l’Unesco. On s’engage à ses côtés pour le maintien du siège de l’Organisation Mondiale du Commerce à Genève en 2000. Et l’on découvre les coulisses de la célébration du 500e anniversaire du Traité de Fribourg en 2016, plus connu sous le nom de Paix perpétuelle entre les cantons suisses et François 1er, roi de France. Enfin, on se recueille avec lui lors du 75e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz.
En 1965, 2'000 étudiant·e·s, parmi lesquel·le·s François Nordmann, défilent dans les rues de Fribourg pour exiger qu’une Mensa soit construite au sein de l’Université.
En 2002, Son Excellence M. François Nordmann remet ses lettres de créance au Président de la République française, Jacques Chirac.