Publié le 24.07.2024
Un nouveau composé naturel qui protège contre la dégénérescence maculaire
La dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) est la principale cause de cécité chez les personnes âgées. Des chercheuses et chercheurs de l'Université de Fribourg, sous la direction de la Professeure Patricia Boya, en collaboration avec le Centre de recherche biologique Margarita Salas du CSIC en Espagne, ont démontré comment l’Urolithine A, un composé naturel, peut réduire cette dégénérescence et préserver la fonction visuelle.
La dégénérescence maculaire provoque un déficit de la vision centrale qui se traduit par une difficulté à voir les détails. Elle est la principale cause de handicap visuel chez les plus de 50 ans. Avec le vieillissement de la population dans les pays développés, cette maladie devrait toucher deux fois plus de personnes en 2040 qu’aujourd’hui.
Obsolescence programmée
La rétine, partie de l'œil qui détecte la lumière, a besoin de beaucoup d'énergie pour fonctionner. Cette énergie provient en grande partie des mitochondries, qui sont comme de petites centrales électriques à l'intérieur des cellules de la rétine et de l'épithélium pigmentaire rétinien (EPR). Avec l’âge, les mitochondries se mettent à fonctionner moins bien, notamment en raison de dommages causés par la lumière frappant la rétine. «Non seulement, elles se mettent à produire moins d’énergie, mais elles ne parviennent plus à nettoyer aussi efficacement les déchets cellulaires, explique Patricia Boya, professeure à l’Université de Fribourg. Cette altération entraîne l'accumulation d'agrégats de protéines et de mitochondries dysfonctionnelles, provoquant un effondrement intracellulaire qui déclenche la mort de l'EPR, ce qui conduit finalement à une perte de vision». La découverte de ce mécanisme, observé sur des souris, a fait l’objet d’une publication dans la revue Molecular Neurodegeneration.
Etude sur les souris
Ce n’est pas tout, les scientifiques ont également pu démontrer que l’Urolithine A, un composé naturel que l’on trouve dans plusieurs fruits, notamment la grenade, peut jouer un rôle neuroprotecteur. «Nous avons observé que, sur des souris, l'Urolithine A permet de rétablir le flux autophagique, autrement dit relance le processus de nettoyage des cellules», se réjouit Patricia Boya. Ce traitement favorise ainsi le bon fonctionnement des photorécepteurs et prévient la perte de vision chez les souris atteinte de DMLA. Cette découverte offre des perspectives intéressantes pour le traitement des maladies liées à l'âge telles que la DMLA ou même la maladie d'Alzheimer.
> Urolithin A promotes p62-dependent lysophagy to prevent acute retinal neurodegeneration, BMC, 18.06.2024