Archives Colloques fribourgeois
L'Institut d'études médiévales de l'Université de Fribourg organise tous les deux ans un colloque interdisciplinaire réunissant des chercheurs et des spécialistes autour d'un thème relatif à la culture médiévale. Les actes sont publiés dans la collection Scrinium Friburgense auprès de la maison d'édition Reichert (Wiesbaden).
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2023 – La poésie politique dans les littératures européennes du XIIe au XVe siècle
6 – 8 septembre 2023
Les organisateurs/trices du colloque fribourgeois souhaitent se concentrer sur diverses traditions européennes de poésie politique, en rassemblant des experts de différentes disciplines médiévales à échanger leurs points de vue sur la production, la réception et la transmission de la poésie politique entre l'Islande et le Caucase. La période examinée sera comprise entre le XIIe siècle et la première moitié du XVe siècle. Outre les langues vernaculaires, les langues sacrées et/ou impériales (latin, grec, arabe, hébreu) seront également prises en considération.
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2021 – Paradigmes et perspectives de la littérature médiévale comparée
8 –10 septembre 2021
L’Institut d’études médiévales de l’Université de Fribourg, à la faveur du Colloque fribourgeois 2021, souhaitait montrer la fécondité des dernières tendances de la méthodologie comparatiste pour la recherche sur le Moyen Âge. Pour cette raison deux des particularités de l'histoire culturelle et de la littérature médiévale ont été au cœur des discussions comparatives : d'une part, la matérialité et la médialité de la culture manuscrite et, d'autre part, le rôle crucial de la langue latine en tant que lingua franca transrégionale, moteur d'échange et d'innovation au-delà des frontières linguistiques et culturelles.
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2019 – La mort du roi : réalité, littérature, représentation
9 – 11 septembre 2019
Le colloque avait pour objectif d’offrir un regard interdisciplinaire sur ce moment transcendant de la vie d’un royaume. Il proposait de réfléchir sur la littérature profuse qui a accompagné ces évènements (récits chronistiques, poésie funéraire, récits populaires, exempla), sur leurs formes de représentation et symboles (tombes, iconographie, sculpture), sur leurs significations politiques.
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2017 – Belles Lettres: les figures de l'écrit au Moyen Âge
4 – 6 octobre 2017
Le colloque souhaitait s'intéresser à la page manuscrite comme à un espace de dialogue, d'échange et d'interaction entre le signifié et son signifiant graphique, entre le contenu et la forme. Il a prêté attention aux figures et aux systèmes scripto-visuels de l'époque médiévale en envisageant les intentions non seulement esthétiques, mais aussi morales, idéologiques, politiques et spirituelles qui les animent. Carmen figuratum, devise, anagramme, légende, idéogramme, titulus, signature en engin, acrostiche, palindrome, labyrinthe, boustrophédon et Bildgedichte qui ont été au coeur de cette réflexion sur les lectures plurielles impliquées par tout type de corrélation entre le texte et ses figurations du VIIIe au XVe siècle. Privilégiant par essence une approche interdisciplinaire, cette manifestation s'adressait aux médiévistes concernés par l'écriture visuelle et les interactions entre la forme et le contenu de l'écrit dans les domaines de l'histoire, de la philosophie, de l'histoire de l'art, de la paléographie, de la codicologie, de la musicologie, des littératures latine et vernaculaire ainsi que de la philologie.
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2015 – Théories médiévales de l’acte créatif
7 – 9 septembre 2015
Ce colloque avait pour but d’examiner la perception et les conceptions du rôle de l’artiste (y compris de l’écrivain) et de l’acte de création artistique qui marquent la culture du Moyen Age. Dieu étant considéré comme le créateur par excellence, comment faut-il comprendre la créativité humaine ? Est-elle à l’image de la création divine ? Les réalisations artistiques de l’être humain participent-elles de l’acte créateur de Dieu ?
Ou, à l’inverse, faut-il envisager la création humaine comme une usurpation de la création divine, voire comme l’expression d’un orgueil qui conduirait à la production d’idoles et éloignerait l’homme de Dieu ?Les écrivains et les artistes du Moyen Âge défendaient le plus souvent leur activité en faisant appel à la tradition, car pour la sensibilité médiévale une œuvre gagnait en crédibilité lorsqu’elle pouvait se prévaloir d’un lien avec des œuvres antérieures déjà reconnues et acceptées. Pour cette raison, de nombreux artistes reproduisaient des compositions et réutilisaient les thèmes, les techniques, voire les couleurs des peintres qui les avaient précédés. Les philosophes avaient souvent recours aux autorités classiques de la tradition grecque et latine. Les poètes traduisaient et compilaient des textes latins ou en langue vernaculaire en prenant appui sur des chroniqueurs, des commentateurs ou d’autres poètes. Par ailleurs, certains artistes se réclamaient d’une justification divine de leurs œuvres : tel le cas de quelques femmes-artistes qui essayaient de contourner l’obstacle lié à leur condition féminine en présentant leurs œuvres comme le fruit d’une vision ou comme le produit d’une inspiration divine.
Or, d’une manière générale, on considère qu’au cours du Moyen Âge tardif on assiste à un changement de statut de l’artiste et de sa fonction. Alors qu’auparavant il demeurait le plus souvent anonyme et que son rôle était minimisé, l’artiste aurait progressivement fait l’objet d’une valorisation en rapport à ses compétences individuelles et à sa renommée : aussi dans le domaine de la peinture on fait toujours référence à Giotto pour l’innovation qu’il représente et, dans le domaine de la littérature, à Chaucer pour son activité à la fois de traducteur, de compilateur et de commentateur.
Les chercheurs ont-ils exagéré en proposant une telle image du Moyen Age tardif ? S’agit-il d’une simplification excessive visant à revendiquer la valeur des artistes et de leurs créations pour mieux les inscrire dans la perspective des développements qui auront lieu à la Renaissance et aux débuts des temps modernes ? C’est à ces questions que le présent Colloque essayera de répondre. -
2013 – Le portulan sacré. La géographie religieuse de la navigation au Moyen Âge
2 – 4 septembre 2013
Les différents intervenants venus de l'étranger ont appréhendé la mer en tant que moteur d’interactions économiques, culturelles et artistiques et en tant qu’espace dynamique de rencontres multiculturelles ou comme un grand réseau de sociétés en interactions mutuelles à partir de points de vues différents. L'attention a été focalisée en particulier sur la perception de l’espace marin, sa forme variable, ses frontières, son accessibilité, les risques et les problèmes liés à la navigation côtière ainsi que sur les hommes qui la fréquentaient: marins, pêcheurs, voyageurs, marchands, pèlerins et habitants des côtes et des îles. De plus, un accent spécial a été mis sur la manière dont les hommes percevaient le paysage côtier. Les promontoires, les ancrages, les baies et les rochers sont autant de points de repères que les marins ont dû scruter soigneusement afin de maintenir le cap. Certains de ces points de repères étaient considérés comme indispensables en raison de leur forme particulière ou de leur emplacement car ils servaient d’indicateurs pour orienter les bateaux.
Les ermitages, les petites chapelles, les églises, les couvents et les monastères ont souvent servi de points de repères. En fait, les côtes de la Méditerranée ainsi que celles de l’Océan Atlantique, étaient parsemées de lieux saints qui pouvaient être perçus par les marins et qui formaient comme une géographie sacrée homogène, dessinant un réseau continu de sites saints marquant les frontières entre la mer et la terre.
Cette perception de la mer comme un continuum saint est révélée par les litanies qui étaient prononcées par les équipages et les passagers quand les bateaux abordaient la haute mer. Une de ces litanies très connue en Italie sous le nom de “Sante Parole” est constituée de courtes invocations à Dieu et aux saints les plus importants. Elle est suivie par une liste des lieux saints situés sur les côtes suivant un ordre géographique allant de l’Égypte à l’Angleterre. Une sélection des sites les plus importants mentionnés dans ces litanies ont été illustrés dans les contributions du colloque.
Le colloque a voulu essayer de présenter de nouvelles approches méthodologiques pour l’étude de la mer dans ses dimensions religieuses et culturelles et a cherché le dialogue interdisciplinaire entre les disciplines suivantes : histoire, histoire de l’art, histoire de l’église, historie du droit, philosophie, anthropologie culturelle, langues et littératures du Moyen Âge.
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2012 – Le pape Jean XXII : Conditions et conséquences de son pontificat
26 – 28 mars 2012
Malgré l'importance de ce pape, la recherche le concernant sont lacunaires. Il n'existe aucune monographie à ce jour sur la vie de ce pape. Les monographies et les articles traitant d'aspects spécifiques de son activité et de son influence ne se résumaient pas dans une vue générale. Il semble très difficile de la présenter en tenant compte l'abondance des domaines d'activité de ce pape, l'importance de son influence, les répercussions de son pontificats et la multiplicité des conflits. Jean XXII est encore plus qu'un autre pape sujet à controverses dans la recherche médiéviste.
Un nouvel effort d'explorer le pontificat de Jean XXII était projeté sur la base des nouveaux concepts développés ses dernières années, c'est-à-dire les formes de communications, la composition des réseaux, l'organisation de l'espace, les procédés administratifs, les revendications juridiques, les innovations théologiques et les ambitions politiques qui caractérisaient l'institution papale au moyen âge. Il s'agissait d'analyser les structures, c'est à dire les possibilités et les modalités d'action. Les recherches devaient mettre l'accent sur les relations entre personnes, institutions et territoires.
Le but du colloque était d'établir un dialogue entre les disciplines suivantes : histoire, philosophie, histoire des églises, théologie, droit, histoire de l'art, politique et politique de l'église.
L'organisation de ce colloque a été assurée par Prof. Dr. Hans-Joachim Schmidt actuellement directeur de l'Institut d'Études Médiévales et le responsable de l'Institut Martin Rohde. Ce colloque international comptait 17 participants, choisis de manière à couvrir les différents domaines des études médiévales et à favoriser l'interdisciplinarité.
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2009 – Représentations et conceptions de l'espace dans l'occident médiéval
19 – 21 octobre 2009
L'espace - à la fois environnement, contenant et défi à franchir - détermine profondément l'expérience humaine. Il en va de même de la culture : toute civilisation se construit par rapport à un (ou à des) espace(s) spécifique(s). Or, tout en étant universel, le rapport à l'espace se décline de manière
différenciée selon les diverses "voix" qui expriment l'harmonie ou les contradictions d'une culture
donnée - voix qui se distinguent en fonction de leurs spécificités, des influences subies ou des intérêts
en jeu. Aussi, la reconstitution du rapport à l'espace propre à la culture d'une époque exige des
approches et des compétences multiples, que le travail interdisciplinaire se doit d'articuler.Au cours des dernières années, la dimension de l'espace dans la culture médiévale a fait l'objet d'une redécouverte, attestée par de nombreuses recherches et publications. Parmi les plus récentes, on relèvera: Raum und Raumvorstellungen im Mittelalter (éd. J. A. Aertsen - A. Speer, Berlin 1998), Raumerfassung und Raumbewusstsein im späteren Mittelalter (éd. P. Moraw, Stuttgart 2002), Uomo e spazio nell'alto Medieoevo(Spoleto 2003), Virtuelle Räume. Raumwahrnehmung und Raumvorstellung im Mittelalter (éd. E. Vavra, Berlin 2005), Constructions de l'espace au Moyen Age: pratiques et représentations (Paris 2007). Ces publications ont apporté des éclairages nouveaux et importants à maints égards, en privilégiant des approches historiques, sociologiques ou philosophiques.
De telles démarches ont ouvert de nombreuses perspectives, mais il demeure encore un vaste terrain à explorer. Le but de ce colloque est donc de poursuivre la recherche et le dialogue interdisciplinaire. Son ambition est d'approfondir la signification de la notion d'espace, de sa perception et de ses représentations dans la culture du Moyen Age latin. Le colloque permettra de mettre à l'épreuve et en dialogue des compétences en histoire (pratique sociale et politique de l'espace), en philosophie (théories de l'espace et du lieu, leurs sources et leur développement), en histoire de l'art (figurations de l'espace en peinture et en architecture), en géographie (organisation du territoire, cartographie), en littérature et en linguistique (représentations littéraires, pratiques des langues et territoires), en politique civile et ecclésiastique (espaces d'exercice du pouvoir), en histoire des mentalités (rapport à l'espace profane et à l'espace sacré) ou en musique (intervalles musicaux, espaces de silence).
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2007 – La tradition des proverbes et des exempla dans l'occident médiéval
15 – 17 octobre 2007
La tradition proverbiale, soit savante, soit populaire, a eu des contacts au Moyen Âge avec la tradition des exempla. Mais le rapport entre l'exemplum et le proverbe n'est pas anodin; au contraire, il s'agit d'une relation de parenté: un proverbe peut générer un récit et un récit peut générer un proverbe.
Ces deux traditions ont des racines anciennes et identiques. D'une part, elles reçoivent l'héritage de l'Antiquité classique et d'autre part de la littérature chrétienne. Mais il ne faut pas négliger une dernière source: la tradition populaire qui a fourni au Moyen Âge un trésor de proverbes et de récits populaires.
Les recueils de proverbes et les exempla étaient organisés alphabétiquement, logiquement ou thématiquement. Pour l'écrivain médiéval les proverbes et les exempla étaient des techniques au service du discours, c'est pour cela qu'ils étaient fréquemment utilisés. Dans les textes politiques, particulièrement les specula principum, ils condensaient et illustraient la théorie politique; dans les textes historiques ils servaient de modèles éthiques ou de sorte de condensé de morale. Même si les proverbes populaires étaient interdits par les manuels de rhétorique, leur utilisation était fréquente dans les sermons de même que les exempla. Ils avaient des rapports avec l'iconographie, par exemple la tradition de fables ésopiques. On peut dire que les récits et les proverbes étaient présents dans toute la culture médiévale.
Pendant le XXe siècle, l'étude de la tradition des exempla et de proverbes s'est beaucoup développée. Cependant ces deux traditions sont souvent présentées séparément. Notre colloque a amené une réflexion différente puisque nous proposions de les étudier en parallèle.
Quel héritage a reçu l'Occident européen des arabes? Quelle modification a subi cette tradition à cause de son adaptation à un nouveau milieu chrétien? Quels étaient les lieux de production de la tradition des proverbes et des exempla en Europe? Quels rapports ont eu ces traditions dans les différentes régions de l'Europe? Quels sont les recueils communs et quels sont les recueils spécifiques? Quelle était l'utilisation de ces recueils? Quelle influence ont-ils eu sur la culture médiévale? Ces questions fondamentales s'inscrivaient particulièrement bien dans le cadre d'un colloque interdisciplinaire.
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2006 – Les vices au Moyen-âge
20 – 22 février 2006
Même les vices ont une histoire. Pour l'historien la question est de saisir le sens qui se trouve derrière les différentes descriptions des vices à travers le temps. Au Moyen-Âge les vices étaient classés systématiquement. Il y avait des vices principaux, considérés comme la racine d'autres vices dits secondaires, entraînant à leur tour d'autres vices. Les vices étaient considérés d'une part comme des péchés et d'autre part comme une description générale des comportements et des passions de l'homme. La représentation et la description des différents vices abordent pratiquement tous les domaines de la culture médiévale, il en découle une littérature prolifique, reflet vivant des voux et des peurs de l'homme du Moyen-Âge. Cette abondante littérature constitue une véritable description de la vie sociale au Moyen-Âge.
C'est la variation dans la classification des vices à travers le temps qui constitue l'histoire proprement dite des vices. Les variations dans la liste des vices, souvent minimes, mais riches d'un enseignement significatif sur l'évolution profonde des sociétés dans ce qu'elles se représentent comme étant le mal, est souvent révélateur de son projet fondamental. Les vices ne seront pas les mêmes s'il s'agit d'un moine du désert ou d'un théologien fréquentant une université au Moyen-Âge. Un même vice se transformera au fil du temps et sera adapté aux personnes en fonction de la mission remplie et des obligations qui en découlent.
La description des vices ne changera pas seulement au fil du temps, mais également en fonction de l'évolution des besoins. Les manuels de confession, véritables recueils de péchés et outils d'examen de conscience des laïcs, illustrent bien cette évolution parallèle aux thèses des sommes théologiques. Les ouvres littéraires populaires ne sont pas constituées uniquement de contenus iconographiques relevant des beaux-arts.
Le Colloque médiéval fribourgeois 2006 de l'institut d'études médiévales se consacrait en première ligne à la longue tradition des sept péchés (resp. huit) capitaux. Ce congrès international a été le premier à traiter ce thème et permis en fonction des spécialités, de mettre en lumière les différentes facettes du sujet des péchés capitaux. Le nombre de participants et participantes, exclusivement constitué d'un choix de scientifiques de renommée internationale, était volontairement limité à 14 personnes.