11.07.2006
Den kulturellen Rechten ein Gesicht geben
Die kulturellen Rechte, die während langer Zeit ein Mauerblümchendasein fristeten, erhalten endlich ein Gesicht. Eine vom interdisziplinären Institut für Ethik und Menschenrechte verfasste Deklaration hat in einem Forschungskolloquium in Freiburg unlängst die Feuerprobe bestanden.
«Le terme 'culture' recouvre les valeurs, les croyances, les convictions, les langues, les savoirs et les arts, les traditions, institutions et modes de vie par lesquels une personne ou un groupe exprime son humanité et les significations qu"il donne à son existence et à son développement.» Constitutives des droits culturels, cette définition et celles des termes d’«identité culturelle» et de «communauté culturelle», contenues dans l’article 2 de la Déclaration de Fribourg, ne sont pas superflues. Face à la confusion ou à l’exploitation de ces notions, la Déclaration matérialise un travail de clarification et de compréhension. Garant d’une diversité culturelle, richesse de la démocratie, son contenu explicite des droits, libertés et responsabilités individuels et collectifs qui trouvent leur écho dans l’ensemble des droits humains.
Un levier pour le développement
Les douze articles de la Déclaration portent sur les droits «les plus exigeants et les plus sensibles des droits humains» selon Patrice Meyer-Bisch, «parce que touchant aux individus et à l’identité nationale». Coordinateur de l’Institut interdisciplinaire d’éthique et des droits de l’homme (IIEDH) et du groupe de travail* à l’origine du texte publié après cinq ans de labeur, il explique que les droits culturels sont aussi fondamentaux que les autres droits humains. «Ils ne sont pas uniquement un luxe, mais ont au contraire un effet de levier. S’ils ne sont pas respectés, il y a rupture du lien entre l’individu et ses ressources. Ce gaspillage humain entraîne alors un gaspillage économique.» Le terrorisme peut être compris comme une réaction extrême au mépris et au déni de l’identité culturelle.
Organisé du 23 au 25 juin à l’Alma Mater par l’IIEDH et son Observatoire de la diversité et des droits culturels, le colloque «Les droits culturels, leviers du développement» avait pour objectif d’assurer la cohérence de la Déclaration de Fribourg et son insertion dans le mécanisme des droits de l’homme existants. Issu de la société civile et ouvert aux signatures du monde intellectuel, politique, patronal, des ONG et des Etats, le texte sera officiellement présenté en novembre à Genève et dans la cité fribourgeoise, après l’élaboration des commentaires de ses articles durant l’été.
* Ce groupe dit «de Fribourg» rassemble des intellectuels mus par une conviction humaine commune, et oeuvrant en liaison avec l’UNESCO et le Conseil de l’Europe.