29.08.2013

Génétique: Vivre mieux, plus longtemps!


Des chercheurs en biologie de l’Université de Fribourg ont mis en évidence, chez le ver nématode, un gène, présent également chez l’être humain, qui pourrait être au centre d’un système génétique coordonnant le développement, la reproduction et le vieillissement.


Pourrons-nous dans le futur vieillir sans les maux dus à l'âge? (Image: Thinkstock)

Le vieillissement est caractérisé par une détérioration des fonctions physiologiques qui mène inéluctablement à la mort. Cette dégradation de l’organisme augmente considérablement le risque de pathologies liées à l’âge, telles que le cancer, le diabète et les maladies cardiovasculaires et neurodégénératives. Les récentes avancées de la recherche ont permis d’isoler des facteurs génétiques qui contrôlent le vieillissement et, par conséquent, l’apparition de ces maladies.

Le groupe du Prof. Fritz Müller et de la MA Chantal Wicky a mis en évidence un gène, let-418/Mi2, présent chez le ver Caenorhabditis elegans, qui régule le vieillissement et la résistance au stress. Ce gène est nécessaire au développement et à la reproduction. Cependant, lorsqu’il est désactivé à l’âge adulte, les chercheurs ont constaté que le petit ver de laboratoire vit plus longtemps et se montre beaucoup plus résistant au stress. Ce gène ferait partie d’un système génétique dont les effets, bénéfiques et essentiels pendant la croissance et la reproduction, deviendraient néfastes une fois ces stades passés.

Grâce à une collaboration avec le groupe de recherche du Prof. Simon Sprecher, récemment installé à l’Université de Fribourg, il a été établi que ce gène sert également de régulateur de vieillissement et de résistance au stress chez la mouche et les plantes. Ceci indique que le mécanisme d’action de ce gène a été conservé au cours de l’évolution et qu’il pourrait agir de la même façon chez l’humain. Ainsi, sa désactivation après la période de reproduction, procurerait au corps humain une résistance accrue, diminuerait l’apparition de maladies liées au vieillissement et permettrait de profiter de l’espérance de vie qui a déjà considérablement augmenté. L’étude de tels facteurs, ayant des effets à la fois positifs ou négatifs selon les périodes de la vie, représente un grand potentiel pour la médecine.

Ces résultats ont été publiés dans la revue Aging Cell:
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/acel.12129/full

Contact:
Prof. Fritz Müller, Département de biologie, 026 300 88 96, fritz.mueller@unifr.ch

Chantal Wicky, Département de biologie, 026 300 88 65, chantal.wicky@unifr.ch