Sexisme 02.10.2020
Nouveaux outils contre le harcèlement sexuel pour les étudiant·e·s en médecine
Un programme pilote de prévention du harcèlement sexuel et du sexisme en milieu de stage a vu le jour pour les étudiant·e·s en médecine de l’Université de Fribourg. Initié par toutes les institutions formatrices des futur·e·s médecins (HFR, RFSM, Unifr), ce projet novateur veut rappeler que le harcèlement sexuel et le sexisme ne sont pas tolérés et qu’un climat respectueux de formation doit être assuré au sein du Master en médecine à l’Université de Fribourg.
Plusieurs résultats d’enquête, y compris en Suisse romande, mettent en évidence une spécificité de la médecine dans la problématique du harcèlement sexuel, particulièrement chez les stagiaires médecins. De véritables besoins ont été exprimés lors d’un sondage par les étudiant·e·s en médecine de l’Unifr, car elles ou ils ont déjà entendu parler de situations de harcèlement sexuel en milieu hospitalier (92%) et redoutent d’y être confronté·e·s lors de leurs futurs stages (54%).
Sans attendre la mise en lumière de cas de harcèlement sexuel et de sexisme à Fribourg pour réagir, l’Université de Fribourg (Unifr), l’hôpital fribourgeois (HFR) et le réseau fribourgeois de santé mentale (RFSM) ont décidé d’agir pro-activement en créant un programme pilote basé sur trois axes: la formation, l’information et l’accompagnement.
- Une formation a été mise sur pied pour sensibiliser les nouveaux étudiant·e·s qui débutent le Master en médecine à cette problématique. Organisée sous forme de théâtre-forum, elle a pour objectif de leur donner les outils pour y faire face en tant que témoin ou victime.
- Une campagne d’information est déployée dans toutes les institutions formatrices des futur·e·s médecins (HFR, RFSM, Unifr), ainsi que dans les cabinets médicaux pour visibiliser les structures intra- et extra- institutionnelles qui peuvent aider les étudiant·e·s. Cette campagne permet également d’informer le corps enseignant, le personnel formateur hospitalier et le personnel en cabinet médical des lois et des directives qui régissent la formation des étudiant·e·s en Master de médecine à l’Unifr. Un site Internet est également disponible via le QR code des affiches, contenant toutes les informations nécessaires sur le programme pilote, ainsi que sur le harcèlement sexuel et le sexisme en milieu de stage (www.unifr.ch/go/imf-respect).
- Les étudiant·e·s de médecine sont soumis·e·s à différentes autorités tout au long de leur parcours, ce qui implique des spécificités juridiques en cas de harcèlement sexuel. Pour permettre aux victimes de partager leur vécu et les accompagner, un pôle d’écoute et d’orientation commun, assuré par une permanence téléphonique, a été mis en place avec les étudiant·e·s de médecine de la nouvelle association CLASH-Fribourg (Collectif de lutte contre les attitudes sexistes en milieu hospitalier). Ce pôle d’écoute permet aux étudiant·e·s de médecine de parler d’égal·e à égal·e en toute confidentialité. CLASH-Fribourg est mandatée en tant que structure extra-institutionnelle et redirige ensuite les personnes visées vers les structures d’aide adéquates. Elle récoltera également des témoignages anonymes au moyen d’un formulaire en ligne, accessible via le QR code des affiches.
Ces trois axes répondent aux besoins exprimés par les étudiant·e·s en médecine. Ils permettent de toucher toutes les personnes qui participent à leur formation. En remettant en évidence les structures déjà existantes, en créant un relais de confiance, d’écoute et d’orientation via une institution extra-institutionnelle et un formulaire de témoignage en ligne, ce programme pilote permet d’agir de façon ciblée et efficace.
Egalement pour l’ensemble de l’Université
Chaque faculté ayant ses spécificités, le Rectorat de l’Université de Fribourg lance également sa propre campagne de sensibilisation à destination de toute la communauté universitaire, afin de continuer à offrir un cadre d’études et de travail bienveillant et respectueux à ses membres. Grâce à cette campagne, l’Université de Fribourg réaffirme sa volonté de protéger les étudiant·e·s, les doctorant·e·s, les collaboratrices et collaborateurs scientifiques, le corps professoral, ainsi que le personnel administratif et technique. Elle rappelle ainsi sa politique de tolérance zéro face à ces comportements. A ce titre, elle a créé, en 2018, une Ombudsstelle (service de médiation) intervenant, entre autres, comme interlocuteur pour les victimes et les témoins de harcèlement sexuel, afin de les soutenir et les accompagner.
La campagne, évolutive, s’étendra sur plusieurs années et thématisera ce sujet encore trop souvent tabou. Cet automne, elle sera axée sur trois affiches véhiculant un seul et même message: uni·e·s contre le harcèlement sexuel et le sexisme. Elle proposera également une Living Library, le 20 octobre 2020, réunissant des témoignages de personnes engagées contre le harcèlement sexuel.
Plus d’informations:
- Campagne de l’Institut de Médecine de Famille
- Campagne de l’Université de Fribourg:
- Dossier de presse