25.02.2009

L'extrémisme de droite en Suisse


Lancé en 2003, le Programme national de recherche «Extrémisme de droite – Causes et contre-mesures» (PNR 40+), présidé par le Prof. Marcel Niggli, professeur de droit pénal à l’Alma mater, vient de s'achever. Parmi ses conclusions : il existe une divergence entre l'image qu'une société libérale se fait d'elle-même et le besoin d'identité nationale et de défense face à l'étranger qu'éprouvent nombre de ses citoyens. L'extrémisme de droite est soit ignoré, soit exagéré. Or, ces deux attitudes empêchent un débat fondé sur des faits.

Le Programme national de recherche «Extrémisme de droite – Causes et contre-mesures» (PNR 40+) présente sa publication finale Right-wing Extremism in Switzerland, qui prend aussi en compte le contexte international. Il ressort de ces travaux qu'une divergence inquiétante existe entre l'image que les sociétés libérales occidentales se font d'elles-mêmes et un besoin marqué d'identité nationale et de défense face à l'étranger que ressentent nombre de leurs citoyens.
Même si ces sociétés rejettent l'extrémisme de droite, une part importante de leur population présente des attitudes xénophobes et racistes. L'extrémisme de droite existe aussi en Suisse. Il concerne en premier lieu les jeunes et les jeunes adultes. Les attitudes et comportements d'extrême droite représentent pour ces derniers un moyen de se démarquer ou de se «suradapter» lors de certaines phases de transition de leur vie.

Le PNR 40+ ne s'est pas seulement penché sur l'extrémisme de droite, mais aussi sur ses conditions d'origine et son environnement, dans lequel figure aussi le populisme de droite. En Suisse, ce dernier a une longue tradition derrière lui et joue un rôle pionnier en comparaison internationale depuis les années 1960. Plus le populisme de droite gagne en importance, plus les acteurs d'extrême droite font l'objet d'une attention soutenue. Les positions politiques extrêmes jouissent d'une attention particulière dans les médias, le système médiatique mettant en avant le spectaculaire et tendant à exagérer la thématique de l'extrême droite tout en la traitant de façon moralisatrice. Ce phénomène empêche un débat fondé sur les faits à l'égard de ce problème qui concerne l'ensemble de la société, mais aussi la mise en œuvre les éventuelles solutions.

L'efficacité des programmes de prévention reste difficile à prouver. Au plan communal, la cohésion des principaux acteurs (politique, école, police, encadrement des jeunes, églises, associations) déploie un effet préventif et sensibilise la population aux incidents d'extrême droite. Un relevé régulier de la xénophobie, du racisme et de l'extrémisme de droite favoriserait cette sensibilisation de la population suisse à l'extrémisme de droite. Le Conseil fédéral a décidé de mettre en place un système de monitorage correspondant.



Publication:
Marcel Niggli (sous la dir.), Right-wing Extremism in Switzerland – National and International Perspectives, Ed. Nomos Verlag, Baden-Baden, 2009.