05.11.2009
Le camouflage des araignées-crabes garde son mystère
L'araignée-crabe (Misumena vatia) adapte sa couleur à celle des fleurs sur lesquelles elle chasse. Depuis plus d'un siècle, il est admis que cette faculté lui permet d'améliorer son taux de capture. Une étude de l'Université de Fribourg prouve qu'il n'en est rien.
Cette recherche réalisée dans le cadre du Pôle de recherche national (NCCR) "Survie des plantes" démontre que les araignées-crabes ne profitent pas de l'avantage de paraître blanche ou jaune selon la couleur des fleurs, a indiqué mercredi dans un communiqué de presse l'Université de Neuchâtel qui pilote ce pôle de recherche.
Pour battre en brèche l'hypothèse selon laquelle une araignée bien camouflée capture plus de proies qu'une congénère dépourvue de ce don, Rolf Brechbühl, doctorant à l'Université de Fribourg, et ses collègues ont utilisé un dispositif de vidéosurveillance.
Dix caméras
Les chercheurs ont filmé durant un été des fleurs de différentes couleurs, avec ou sans araignée-crabe en embuscade. A l'aide de 10 caméras, ils ont enregistré plus de 8000 visites d'insectes et 78 captures, explique M. Brechbühl dans l'étude que vient de publier la revue britannique Proceedings of the Royal Society B.
A quoi servent alors tous ces efforts de camouflage ? Les chercheurs avancent l'hypothèse d'une protection contre les coups de soleil, en raison des longues périodes d'expositions que l'araignée-crabe endure au sommet des fleurs.
Ainsi, le camouflage ne serait qu'une conséquence d'un objectif plus important: se protéger contre les radiations. Ou contre des prédateurs. Mais ceci devrait encore faire l'objet d'autres recherches.