Rapport de la Faculté de droit

 

Jacques Dubey
Doyen

Le bilinguisme, ce pantalon garance de l’Unifr sur le front alémanique

Dans une analyse SWOT, on pourrait hésiter aujourd’hui à placer le bilinguisme de l’Unifr dans la colonne des aspects positifs ou négatifs. Sur le plan interne, il implique que nos ressources soient affectées par moitié à chacune des deux langues, ce qui ne va pas de soi dans un canton où les communautés linguistiques ne sont pas d’importance numérique égale. Sur le plan externe, il suppose que l’enseignement en français soit à peu près aussi attractif pour les étudiant·e·s issu·e·s de cantons alémaniques que l’enseignement en allemand est attractif pour des étudiant·e·s venant de cantons romands. C’est là un grand défi pour la Faculté de droit, puisque le 80% de la doctrine et de la jurisprudence est produit en allemand, ce qui rend l’allemand plus intéressant pour une future avocate genevoise que ne l’est le français pour un futur juriste zurichois.

À l’instar de l’Université dans son ensemble, la Faculté de droit a désormais plus de peine à attirer des étudiant·e·s germanophones. Il y a de nombreuses raisons à cela, parmi lesquelles on peut néanmoins justement suspecter le positionnement de l’Unifr comme «université bilingue français-allemand». Il faut rappeler que les dernières décennies ont été marquées par un changement significatif en matière d’appétence et d’enseignement des langues étrangères au niveau primaire et secondaire I en Suisse alémanique. Désormais, seuls les Cantons de Berne, des deux Bâle et de Soleure imposent encore le français comme première langue étrangère, tandis qu’aucun canton romand n’a abandonné l’allemand au profit de l’anglais.

Dans ce contexte, la baisse d’attractivité de l’Unifr et de sa Faculté de droit auprès des étudiant·e·s alémaniques peut notamment être expliquée par un malentendu ou une maladresse à propos de son bilinguisme. En se positionnant systématiquement comme étant bilingue, l’Unifr donne en effet à tort à penser qu’il serait obligatoire d’y suivre des cours dans la langue partenaire, ce qui est hélas apparemment dissuasif, quand bien même cela n’est pas vrai. A l’heure où la LEHE met les hautes écoles en concurrence les unes contre les autres, le bilinguisme fait donc sans doute figure de pantalon garance sur le front alémanique, du nom de ce bas d’uniforme rouge pétant que les troupes d’infanterie françaises portaient encore en 1914, comme en 1870, alors que l’évolution des techniques et des doctrines militaires avaient rendu cet attribut aussi dangereux qu’il était visible de loin. La France non plus n’avait pas pu se résoudre à abandonner ce marqueur identitaire, jusqu’à ce qu’il provoque les premières hécatombes.

On peut évidemment être attaché au bilinguisme de Fribourg, pour des raisons tout à la fois identitaires, intellectuelles et stratégiques. Sauf à courir un danger mortel, on ne peut cependant plus l’arborer comme par le passé. La Faculté de droit a décidé d’entamer cette mue en 2023, en mettant en chantier une nouvelle mention anglophone et en lançant un projet de nouvelle identité facultaire plus forte, qui assume de parler différemment aux publics-cibles romand et alémanique; quitte à marketer pour ce dernier l’équivalent du «coca zéro»: des études de droit à Fribourg garanties 0% français.

Titres décernés 2023 *

Bachelor 254
Master 204
Doctorats 15
Diplômes postgrade 70

* Selon la définition de l’Office fédéral de la statistique, OFS – La référence est le mois de la dernière contribution à l’examen.

Lehre

Das Recht führt zu allem – Alles führt zum Recht

«Das Recht führt zu allem, unter der Voraussetzung, dass man es verlässt.» Angesichts der Entwicklung der Rechtswissenschaftlichen Fakultät in den letzten Jahren sollte diese Redewendung um ihre Umkehrung, welche die Vielfalt der Rekrutierungsprofile hervorhebt, ergänzt werden: «Alles führt zum Recht, ob mit oder ohne Voraussetzung bezüglich des Zugangs.»

Die Rechtswissenschaftliche Fakultät war vor langer Zeit eine Pionierin des Programms «30+», das die Zulassung zum BLaw ohne Maturität auf der Grundlage eines Bewerbungsdossiers erlaubt. In ähnlicher Weise hatte die Fakultät 2008 einen Masterstudiengang in Recht für Nicht-Juristen und Nicht-Juristinnen mit dem Namen MALS (Master of Arts in Legal Studies) eröffnet, dessen Erfolg bis heute anhält.

Um die Türen zum BLaw-Studium weiter zu öffnen, hat die Rechtswissenschaftliche Fakultät im Herbst 2019 ein Teilzeitstudienprogramm eingeführt für Studierende, die bereits einen Bachelor in einem anderen Fach haben, über mindestens drei Jahre Berufserfahrung verfügen oder aus persönlichen Gründen wie Betreuungsaufgaben oder einer künstlerischen oder sportlichen Karriere kein Vollzeitstudium absolvieren können. Nach vierjährigem Studium konnte im Jahr 2023 die erste Kohorte von Teilzeitstudierenden ihren BLaw feiern. Es fehlt hier der Platz, um zu beschreiben, wie vielfältig und couragiert jeder Einzelne dieser Lebensläufe ist. Lebensläufe, von denen alle Dozierenden enorm profitiert haben, dank des Engagements und der besonderen Beteiligung dieser Studierenden an den Lehrveranstaltungen. Zweifelsohne waren diese ersten Absolventen und Absolventinnen des Teilzeitstudienprogramms aus dem Stoff, aus dem die Helden sind («The Right Stuff»), um sich in dieses neuartige Abenteuer zu stürzen. Mittlerweile folgen ihnen jedes Jahr etwa 30 weitere Studierende, auf die die Fakultät mit dem gleichen Stolz und der gleichen Bewunderung blickt.

Im Bestreben, diese Entwicklung hin zu einer grösseren Vielfalt der Zugangswege zum Studium des Rechts fortzusetzen, hat die Fakultät 2023 die Grundzüge eines neuen Reglements verabschiedet, das den Zugang zum MLaw-Studium nach einem an einer Fachhochschule erworbenen Bachelor in Rechtswissenschaften regelt. Diese Passerelle soll im Frühlings­semester 2025 eröffnet werden.

In gleichem Sinne hat die Fakultät ein Projekt für einen neuen Bachelorstudiengang «Recht + Nebenfach» lanciert, dessen Inkrafttreten sie sich für das Herbstsemester 2025 erhofft. Damit soll das Angebot um eine gemischte Ausbildung für Studierende erweitert werden, die entweder mehr als nur Juristen und Juristinnen sein wollen (Modell BLaw+) oder aber keinen auf die Justiz bezogenen oder rein juristischen Beruf anstreben, sondern eine Laufbahn, bei der eine solide juristische Ausbildung mit einem Nebenfach in einer anderen an der Universität Freiburg gelehrten Geistes- oder Naturwissenschaft ergänzt werden muss (Modell BALS). Die Fakultät hofft, auf diese Weise sowohl ihre Attraktivität zu steigern als auch das umfangreiche Lehrangebot aller Partnerfakultäten zu würdigen und zu nutzen.

Nouveaux engagements et promotions

Prof. Pascal Rey
Professor am Lehrstuhl für Privatrecht