L'opposition politique dans les démocraties et autoritarismes post-communistes
Etant donné qu’il n’y a pas de démocratie sans opposition, le fonctionnement de l’opposition politique semble être la clé pour comprendre la crise de l’ordre démocratique. Pourtant, l’opposition politique n’a que peu été au centre de l’attention des universitaires. Dans ce contexte, l’Europe de l’Est est une région fascinante, car plusieurs nouveaux Etats membres de l’Union européenne (UE) sont considérés comme des démocraties antilibérales ou des régimes hybrides, alors que les pays post-communistes luttant officiellement pour l’adhésion à l’UE sont classés comme autoritarismes compétitifs malgré les réformes institutionnelles en cours. Il est ainsi étonnant que l’opposition politique n’ait pas réussi à contrecarrer les tendances antilibérales et autoritaires.
Ce projet de recherche examine trois dimensions interdépendantes de l’opposition politique:
- Le traitement des institutions par l’élite politique: Que peuvent faire les acteurs de l’opposition au sein du cadre institutionnel existant?
- La stratégie des acteurs de l’opposition: Que font-ils réellement pour contester les titulaires? Comment remplissent-ils leurs fonctions de contrôle, de critique et d’alternative?
- Le rôle des organisations de la société civile: Comment les acteurs de la société civile se mobilisent-ils contre les changements politiques contestés? Coopèrent-ils avec l’opposition parlementaire pour mieux poursuivre leurs objectifs?
D’un point de vue conceptuel, l’opposition politique est largement comprise comme partis politiques ou groupes qui s’engagent politiquement pour prendre le pouvoir. Elle existe aussi bien dans les démocraties que dans les autoritarismes, mais sa forme, son rôle et la «marge de manœuvre» diffèrent selon les systèmes politiques. Par conséquent, le projet propose un modèle théorique basé sur une perspective axée sur les acteurs. Son originalité méthodologique réside dans la comparaison d’études de cas de pays avec différents systèmes politiques, pour produire un aperçu du fonctionnement de l’opposition politique dans différents systèmes.
Le projet met ainsi en lumière le fonctionnement de l’opposition. La manière dont l’opposition peut remplir et remplit effectivement ses principales fonctions est également révélatrice du caractère démocratique ou autoritaire du système politique. En façonnant le débat sur la typologie des systèmes politiques, le projet contribue à la compréhension de l’ère post-communiste, de la démocratisation et des relations Etat-société.
Political Opposition in Post-communist Democracies and Authoritarianisms
Direction: Professeure assistante Magdalena Solska
En collaboration avec: Mélody Gugelmann, doctorante FNS
Financement: FNS-PRIMA
Durée: 2023 – 2027