Publié le 10.06.2022
Prof. Monney et le Rendez-Vous Annuel de la Société Suisse de Physique (27 au 30 juin 2022)
Claude Monney est Professeur associé au département de Physique de l'Université de Fribourg depuis 2018. Il y dirige le groupe qui se penche sur les questions de spectroscopie ultrarapide. Après un parcours qui l'a mené par l'Institut Paul Scherrer (Villigen), l'Institut Fritz-Haber (Berlin), ou encore l'Institut de Physique de l'Université de Zürich, il est revenu à son alma mater, Fribourg. Son dynamisme débordant l'a mené à s'occuper de l'organisation locale de la conférence annuelle de la Société Suisse de Physique (coordonné par Stefan Albietz), aux côtés du Dr Baptiste Hildebrand, lecteur, d'Olivier Huot, préparateur, et de Nadia Pury, collaboratrice administrative. Tous trois sont issus du département de Physique à l'Université de Fribourg.
Cette conférence, qui aura lieu du 27 au 30 juin 2022 à Fribourg, se profile comme un rendez-vous incontournable pour les physicien·ne·s suisses, puisque ces dernier·e·s n'ont souvent pas l'occasion de se rencontrer du fait de leur spécialisation très différente. Cet évènement permet donc aux physicien·ne·s suisses de s'établir en une véritable communauté scientifique, leur offrant la possibilité de réaliser des synergies parfois surprenantes entre leurs domaines de spécialisation et de jeter les bases de collaborations fructueuses dans leurs recherches.
L'organisation de ce colloque n'est pas une moindre affaire : non moins de 200 communications et 30 posters sont prévus, sans compter un cours public dispensé par le Professeur Thomas Stocker (Berne) au sujet de la crise climatique et un évènement satellite au sujet des carrières de femmes en physique, “Women in Physics Career Symposium”, qui se déroulera le premier juillet. Les sessions parallèles seront focalisées autour de thématiques-phares, trois d'entre elles étant organisées par des chercheur·e·s de l'Université de Fribourg : “Biologically inspired assembly of ordered and disordered optical materials” (en collaboration avec le NCCR Bio-Inspired Materials), “Nonequilibrium properties of quantum materials”, et “New prospects in ARPES for quantum materials”.
Ces dernières thématiques reflètent l'intérêt que le Professeur Monney porte aux techniques de spectroscopie ultrarapide, comme l'ARPES (la spectroscopie de photoélectrons résolue en angle) et la RIXS (la diffusion inélastique résonante de rayons X). Claude Monney et son groupe utilisent ce genre de techniques pour répondre à des questions de physique fondamentale : ils testent la structure électronique de nouveaux matériaux créés en laboratoire en les irradiant avec des impulsions de lumière ultracourtes qui “excitent” la matière. Cela leur permet d'analyser la structure électronique de la matière et son évolution sur un laps de temps infinitésiment court : cette durée est de moins d'une picoseconde (10-12 de seconde). Il existe deux buts principaux à ce genre d'expérience. D'une part, il s'agit grâce à cela de mieux comprendre comment les propriétés électroniques d'un matériau - comme par exemple le fait que ce soit un conducteur électrique ou à l'inverse un isolant - se traduisent au niveau de l'organisation microscopique des électrons et des atomes. Comprendre ce rapport peut mener à concevoir de nouveaux matériaux aux propriétés électroniques intéressantes. D'autre part, le groupe du Professeur Monney s'attelle à déstabiliser la matière vers de nouveaux états hors équilibre éphémères et ainsi à exercer un certain contrôle sur le comportement et les propriétés parfois inhabituels de la matière dans cette nouvelle configuration. Bien que tous ces concepts puissent paraître un peu abscons pour le profane, ce que tout un chacun peut en tirer est que ce type de recherche vise à élargir notre connaissance des phénomènes et comportements parfois exotiques des matériaux lorsqu'ils sont rendus temporairement instables. Comprendre ce genre de phénomènes pourrait ensuite permettre de les exploiter pour améliorer le domaine de l'électronique dans son ensemble, y compris l'électronique que nous utilisons au quotidien.
Le Professeur Monney a notamment pu mener sa carrière académique avec brillance et a pu acquérir les compétences requises pour une titularisation (indépendance de recherche, mobilité, etc.) grâce à un usage stratégique des financements tiers, que ce soit au niveau de l'université ou à l'échelle nationale et même internationale. En effet, il a obtenu plusieurs bourses de carrière du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS : Ambizione, 2014-2017 ; Eccellenza à partir de 2018). Il a de plus bénéficié de la mobilité d'une bourse de recherche Alexander von Humboldt (2012-2014), et a très récemment obtenu des fonds du FNS pour développer son laboratoire grâce à une bourse R'Equip ainsi qu'un financement du pool de recherche de l'Université de Fribourg pour pouvoir embaucher un scientifique sur ce projet.
L'équipe du Service de Promotion de la Recherche (SPR) est là pour vous conseiller au sujet du type de financement tiers qui correspond le mieux à vos objectifs de recherche, qu'il s'agisse d'un financement de carrière ou de projet. N'hésitez pas à nous contacter à research@unifr.ch. La nouvelle base de donnée UniFR qui regroupe les principaux financements peut aussi vous être utile.
Site web de la réunion annuelle de la SPS
Voici quelques publications liées aux recherches récentes du professeur Monney et de son groupe :
G. Kremer, M. Rumo, C. Yue, A. Pulkkinen, C. W. Nicholson, T. Jaouen, F. O. von Rohr, P. Werner, and C. Monney, “Ultrafast Dynamics of the Surface Photovoltage in Potassium-doped Black Phosphorus”, Physical Review B 104.3 (2021).
C. Nicholson, M. Rumo, A. Pulkkinen, G. Kremer, B. Salzmann, M-L. Mottas, B. Hildebrand, T. Jaouen, T. Kim, S. Mukherjee, K. Ma, M. Muntwiler, F. O. von Rohr, C. Cacho, and Claude Monney, “Uniaxial strain-induced phase transition in the 2D topological semimetal IrTe2”, Communications Materials 2 (2021).