Le 15 novembre 2023, lors du Dies academicus de l'Université de Fribourg, Sr Irene Gassmann, a reçu des mains du Doyen Joachim Negel le titre de Docteure honoris causa de la Faculté de théologie. 

Madame Gassmann préside depuis plus de vingt ans le couvent des bénédictines de Fahr en tant que prieure.

Durant cette période, elle a réussi, avec ses consœurs, à traduire de manière très impressionnante et convaincante la vie monastique et la modernité contemporaine, faisant ainsi resplendir les trésors de la vie spirituelle cachés dans la tradition du catholicisme romain.

Avec les projets « Prière du jeudi », "Initiative Junia “ et ”Eglise avec les femmes » qu'elle a lancés, elle a donné des impulsions qui dépassent largement les frontières de la Suisse et qui sont d'une grande importance pour la théologie scientifique, dans la mesure où elles concernent directement les résonances pratiques de la foi chrétienne. Parallèlement, en renouvelant constamment le monastère de Fahr, elle a créé un lieu qui attire chaque année des milliers de personnes en quête de silence et de recueillement.

Par ses efforts pour le renouveau de l'Eglise, la prieure Irene Gassmann représente une forme de vie spirituelle qui s'oppose à toute forme d'ignorance agnostique et de fondamentalisme religieux. C'est en cela que réside son mérite envers l'Église et la société, mérite que l'on ne saurait trop louer.

Le 15 novembre 2023, lors du Dies academicus de l'Université de Fribourg, le Prof. Hans-Dieter Mutschler, a reçu des mains du Doyen Joachim Negel le titre de Docteur honoris causa de la Faculté de théologie. 

Hans-Dieter Mutschler fait partie des rares scientifiques germanophones qui sont en mesure de mener le dialogue entre la philosophie et les sciences naturelles (physique, biologie, neurophysiologie) de manière substantielle, c'est-à-dire fondée sur la théorie scientifique. En raison de sa triple qualification de philosophe, physicien et théologien, Hans-Dieter Mutschler est depuis plus de 30 ans, un interlocuteur très demandé dans les différents groupes de travail interdisciplinaires dans l'espace germanophone ainsi qu'en France et en Pologne. Une carrière universitaire au sens classique du terme lui a été longtemps refusée en raison de son interdisciplinarité entre les sciences humaines et les sciences naturelles ; des conférences et des professorats invités aux universités d'Eichstätt, d'Innsbruck, de Zurich, de Francfort-sur-le-Main ainsi qu'à l'école supérieure philosophique et théologique des jésuites de Sankt Georgen, il a été nommé à la chaire de philosophie naturelle à l'école supérieure de philosophie et de pédagogie Ignatianum de Cracovie. Immédiatement après son départ à la retraite en 2017 et son retour en Suisse, Hans-Dieter Mutschler a occupé la prestigieuse chaire de professeur invité Klaus Hemmerle à l'Université technique de Rhénanie-Westphalie à Aix-la-Chapelle (RWTH). Aujourd'hui, il vit en tant qu'émérite à Zurich ; en ce moment, il donne un cours sur la philosophie de la biologie à l'Université de Zurich.

Les mérites de Hans-Dieter Mutscher ne se limitent pas à ses nombreuses publications à la frontière entre la vision scientifique et la vision chrétienne du monde ; ils s'étendent aussi, et surtout, au domaine de la médiation scientifique. A une époque où une pensée naturaliste détermine le sentiment de vie d'innombrables personnes, on ne saurait surestimer l'importance d'une vulgarisation de l'interrogation métacritique des scientismes évidents. Depuis de nombreuses années, Hans-Dieter Mutschler organise à l'Académie catholique de Stuttgart-Hohenheim des séminaires pour les élèves, dans lesquels il sait mesurer l'hétérogénéité des champs complexes des hypothèses de base de la théorie scientifique en physique, en biologie de l'évolution et en neurophy-siologie, d'une part, et des hypothèses de base métaphysiques ou idéalistes du monde chrétien, d'autre part, et les transmettre les uns aux autres, sans jamais succomber à un réductionnisme dans l'une ou l'autre direction. „En tant que philosophe ou théologien, il faut affronter le positivisme scientifique de notre époque au niveau de la théorie des sciences si l'on veut lui répondre de manière substantielle ; il faut bien sûr aussi dévoiler les hypothèses de fond de la foi chrétienne si l'on veut faire dialoguer les mon-des séparés de la religion, de la technique et des sciences naturelles“ – ce credo de Hans-Dieter Mutscher se retrouve notamment dans ses vidéoconférences très fréquentées de l'Académie Stuttgart-Hohenheim.

Hans-Dieter Mutschler est titulaire d'un doctorat en philosophie, obtenu en 1989 à l'Université Goethe de Francfort-sur-le-Main (où il a également passé son habilitation dans cette discipline trois ans plus tard), mais pas en théologie. Cela surprend énormément. Et c'est précisément parce que ses travaux de philosophie de la technique et de la science sont si importants pour le débat théologique contemporain que la Faculté de théologie de l'Université de Fribourg a jugé opportun de remédier à cette lacune. 

Précédemment, le 14 novembre 2023, à l'issue de l'Assemblée générale des Alumnis de la Faculté de théologie, FRYTHEO, le Prof. Hans-Dieter Mutschler a tenu une conférence "Contre les fausses alternatives : La théologie entre naturalisme et intégrisme".

Allocution du Doyen Joachim Negel à l'occasion de la conférence du Prof. Mutscher

Présentation du Doyen Joachim Negel lors de la remise du Dr. h.c. 

Photos du Dies academicus

Interview pour Alma&Georges

Le 15 novembre 2022, lors du Dies academicus de l'Université de Fribourg, Mme Marie-Jo Thiel a reçu des mains du Doyen Joachim Negel le titre de Docteure honoris causa de la Faculté de théologie.

Mme Marie-Jo Thiel a étudié la médecine et la théologie catholique romaine. Depuis 1999, elle est professeure de théologie morale, spécialisée dans l'éthique et la bioéthique, à l'Université de Strasbourg. En 2017, le pape François l’a nommée membre de l’Académie pontificale pour la vie. Début 2019, elle a publié une étude approfondie sur les abus sexuels sur mineur·e·s au sein de l'Eglise catholique.

Par ses travaux, Marie-Jo Thiel a contribué de manière essentielle au traitement fondamental de la question dans une perspective théologique et éthique, apportant ainsi une contribution indispensable pour que l'Eglise et la théologie puissent redevenir crédibles.

Précédemment, le 14 novembre 2022, à l'issue de l'Assemblée générale des Alumnis de la Faculté de théologie, FRYTHEO, Mme Thiel a tenu une conférence "Une Église synodale vulnérable et ouverte à la sollicitude fraternelle" au terme de laquelle elle a reçu en hommage un livre de Mélanges.

Article cath.ch

Laudatio FR

Le 15 novembre 2021, lors du Dies academicus, Jean-Jacques Pérennès o.p. a reçu le titre de Dr. h.c. de la Faculté de théologie.

Absent pour raison de santé, le prix a été transmis au fr. Jean-Michel Poffet o.p. (voir photo à droite).

Jean-Jacques Pérennès a dirigé l’« Institut dominicain d’études orientales » du Caire (Égypte) et dirige actuellementl'« Ecole biblique et archéologique française » de Jérusalem. Il a offert une significative contribution dans les domaines du dialogue interreligieux (christianisme-islam), de l’évolution du Proche/Moyen Orient et en particulier de la situation qu’y occupent les chrétiens. Il est un intellectuel et médiateur reconnu non seulement pour la qualité théologique et académique de ses travaux et publications, mais aussi pour la valeur de sa contribution globale au dialogue et à la paix. Il a offert une remarquable contribution à la connaissance de l’Ordre dominicain dans le Proche/Moyen Orient, et il a présidé la commission historique qui a préparé les dossiers de béatification des dix-neuf martyrs d’Algérie, dont Mgr Pierre Claverie, béatifiés à Oran le 8 décembre 2018.

La Faculté de théologie se réjouit de compter le fr. Jean-Jacques Pérennès au nombre de ses Dr. h.c.

Ci-dessous, interview du fr. Jean-Jacques Pérennès o.p. pour Alma & Georges

La Faculté de théologie décerne le doctorat honoris causa 2019 au père jésuite Christoph THEOBALD

1. Curriculum vitae : Le père jésuite Christophe Theobald, originaire de Cologne est entièrement bilingue, comme notre Faculté et notre Université. Après ses études de philosophie et théologie à Bonn et à Paris, il enseigne depuis 1991 la théologie fondamentale et dogmatique au Centre Sèvres de Paris. Il a occupé en 2015 la « Chaire Josef Ratzinger – Benoît XVI » à l’Université de Regensburg. [Outre ses doctorats honoris causa de l’Université Laval (2011) et de l’Université catholique de Louvain (2018)], il a reçu en 2014 le prix théologie des « Salzburger Hochschulwochen » pour l’ensemble de son oeuvre, conjointement à son frère, également théologien, Michael Theobald.
2. Rayonnement scientifique : Il est rédacteur en chef de la revue Recherches de sciences religieuses ; directeur de la collection Unam sanctam aux Éditions du Cerf ; responsable éditorial de l’Édition critique autorisée des OEuvres de Karl Rahner aux Éditions du Cerf ; et membre de la Fondazione per le scienze religiose Giovanni XXIII (Bologna).
3. Interdisciplinarité : Christoph Theobald est l’un des théologiens les plus importants et les plus reconnus internationalement dans le monde francophone dans les champs de l’histoire de l’exégèse (19e et 20e siècle, Modernisme) et de l’histoire des dogmes, de la théologie fondamentale et dogmatique (Révélation, christologie, Trinité, création, anthropologie, ecclésiologie), de l’esthétique, de l’anthropologie, de la phénoménologie, de la réception de Vatican II et de la théologie pastorale.
4. Théologie pratique : Ces dernières années, il est particulièrement apprécié dans le monde tant francophone que germanophone pour la notion développée avec son confrère Philippe Bacq de « pastorale d’engendrement », qui ouvre des perspectives prometteuses pour l’avenir de la théologie pratique.
5. Avenir de la théologie : Il est l’un des penseurs qui, réfléchissant à l’avenir de la théologie catholique au niveau international, l’envisagent dans une perspective principalement délibérative. En témoigne le processus de cinq grands congrès internationaux (Modena, Bengalore, Boston, München et Paris) [qu’il a conduit avec cinq autres théologiens (Christoph Böttigheimer (Eichstätt) ; René Dausner (Eichstätt) ; Mathijs Lamberigts (Leuven) ; Gilles Routhier (Québec) ; Pedro Rubens Ferreira Oliveira (Récife))], et qui a débouché sur l’ouvrage collectif 50 ans après le Concile, quelles tâches pour la théologie ? Diagnostics et délibérations de théologiens du monde entier, coll. « Donner raison – théologie », Namur / Paris, Lessius, 2017.
Attribuer le doctorat honoris causa au Professeur Theobald, pour notre Faculté, c’est la profiler à la pointe des réflexions sur l’avenir général de la théologie catholique dans notre société, comme un « laboratoire culturel providentiel » de pensée interdisciplinaire, pour reprendre l’expression du document du pape François Veritatis gaudium sur la réforme des études ecclésiastiques, ainsi que le récent livre du jubilaire Un à-venir à la théologie (Paris, Bayard, 2017) nous y convie. Il y développe la notion de « style » dont il avait fait le thème de son gros-oeuvre Le christianisme comme style. Une manière de faire de la théologie en postmodernité (2 vol., coll. « Cogitatio fidei », n. 260 et 261, Paris, Cerf, 2007). C’est aussi donner un signal pour situer notre Faculté aux carrefours des recherches en théologie pratique francophones et germanophones, selon les impulsions de l’ouvrage récent du prof. Theobald, Urgences pastorales du moment présent. Pour une pédagogie de la réforme (Paris, Bayard, 2017), dont l’impact est considérable dans les cercles de théologiens pratiques et de responsables ecclésiaux. C’est finalement signifier le bilinguisme et l’internationalité de notre Faculté, vu la pluriculturalité du récipiendaire.

Medias 

In den Medien

kat.ch : 22.11.2019 Interview von Bernard Litzler  

cath.ch :  15.11.2019 Article de Maurice Page 

cath.ch : 20.11.2019 Article de Bernard Litzler

La Faculté de théologie décerne le doctorat honoris causa 2018 à Madame Nicole Bériou.

Madame Bériou est professeur émérite de l’Université de Lyon II, directrice d’études émérite de l’École pratique des hautes études, directrice honoraire de l’Institut de recherche et d’histoire des textes, chevalier de l’ordre de la Légion d’Honneur, officier de l’ordre des Palmes Académiques et correspondant de l’Institut. Le 9 novembre dernier elle a été élue membre de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres.

Ses recherches ont principalement porté sur l’étude de la prédication au Moyen Âge, plus spécialement au xiii^esiècle. En s’attachant à retrouver dans l’abondante documentation parvenue jusqu’à nous les traces d’une pratique sociale de la communication, elle a cherché à restituer les conditions d’émergence de ce nouveau système de communication, à analyser la diffusion et la réception du message religieux, et aussi à étudier l’expression de l’imaginaire et des représentations mentales qui affleurent dans les sources.

En plus d’études magistrales sur la prédication médiévale publiées sous la forme de volumes ou d’articles (plus de cent), Nicole Bériou a préparé l’édition critique de corpus de sermons, dont celui de l’archevêque de Pise Federico Visconti. Elle a dirigé une équipe de recherche internationale qui travaille à l’édition électronique, en libre accès sur internet, de collections de sermons modèles, en commençant par les recueils compilés par le Frère Prêcheur Jacques de Voragine.

Nicole Bériou a également dirigé plusieurs autres équipes dont les travaux ont donné lieu à des publications monumentales, parmi lesquelles on peut citer, pour la seule année 2009, un Dictionnaire européen des ordres militaires au Moyen Âge, un volume consacré aux Pratiques de l’Eucharistie dans les Églises d’Orient et d’Occident (Antiquité et Moyen Âge) et un ouvrage intitulé Économie et religion, l’expérience des ordres mendiants.

Avec d’autres chercheurs, dont un professeur de notre faculté, Nicole Bériou vient d’achever un vaste projet de traduction française de toutes les sources, principalement du xiii^e siècle, permettant d’accéder à la connaissance de saint Dominique.

Professeur Michael Sievernich SJ
Né en 1945, Michael Sievernich est membre de la Compagnie de Jésus, professeur émérite ordinaire de théologie pastorale à l’Université Johannes Gutenberg à Mayence et professeur honoraire à l’Université théologique et philosophique Sankt Georgen à Francfort-sur-le-Main. Avec ses nombreuses publications, ainsi que ses activités dans les domaines scientifiques et ecclésiastiques, il représente une théologie en quête d’un dialogue interdisciplinaire, orientée sur le caractère global de l’Eglise catholique – et ce, aussi bien à titre d’observateur critique que d’apôtre de l’échange des dons au sein de l’Eglise universelle au sens du Concile Vatican II. Lors du Synode des Evêques sur la famille (2015), où il fut le seul théologien germanophone chargé du conseil des évêques allemands, il préconisa une pastorale de la miséricorde au sens de la réforme ecclésiastique du pape François, dont il a largement étudié la pensée

Timothy Radcliffe OP

En cette année où l’Ordre des Prêcheurs fête ses 800 ans, la Faculté de théologie – avec laquelle cet Ordre entretient de nombreux liens – a décidé d'honorer le frère Timothy Radcliffe.

Né en 1945 à Londres, celui-ci a assumé de nombreuses et importantes responsabilités dans l’Ordre: Prieur du couvent d’Oxford (1982-1988), Provincial d’Angleterre (1988-1992), et enfin Maître de l’Ordre des Prêcheurs (1992-2001). A ce titre, il est aussi devenu le Chancelier de la Faculté de théologie. Son activité et ses publications lui ont valu plusieurs prix et grades honorifiques. En 2015, le Pape François l’a nommé Conseiller du Conseil Pontifical «Justice et Paix».

La joie et la fraternité sont pour lui essentielles, ainsi que le combat pour la justice et la paix. Son discours direct et imagé le rend accessible à des personnes peu habituées à la réflexion ou à la pratique chrétienne. Timothy Radcliffe est totalement partisan d’une théologie et d’une prédication qui ne soient pas coupées du monde. Sans renoncer au lien avec la tradition, ni à l’usage de la raison, il défend une vision ouverte, moderne et sans complexe de la foi.

Timothy Radcliffe a été représenté par l'ancien Recteur de notre Université, Guido Vergauwen, lors de la cérémonie du Dies Academicus du 15 novembre 2016. En effet, pendant plusieurs années, celui-ci a été son assistant pour la vie intellectuelle.
Le Frère Timothy Radcliffe a donné une conférence publique, intitulée « Espérance dans le désert : leçons reçues de nos frères et soeurs», le jeudi 1er décembre 2016 à 19h15, dans l'auditoire A de Miséricorde.

Prof. Denis Edwards

La Faculté de théologie a décerné le titre de docteur honoris causa au théologien catholique Denis Edwards. Il a enseigné la théologie 21 ans durant à la Flinders University à Adélaïde. Depuis 2014, il exerce en tant que Professorial Fellow à la Australian Catholic University (campus d’Adélaïde ). Prêtre de l’archidiocèse d’Adélaïde, il axe ses recherches et ses publications sur les thématiques écologiques de la théologie et plaide pour une conversion écologique, à l’image de celle que le Pape Jean-Paul II a appelée de ses vœux. Il s’engage dans de nombreux cycles de conférences internationales concernant la science et la théologie, financés conjointement par le Center for Theology and the Natural Sciences (Berkeley) et le Vatican Observatory. La nomination de Denis Edwards veut attirer l’attention sur sa recherche dans le domaine de la théologie écologique au sein de l’espace anglo-saxon.

Prof. Nicholas Thomas Wright

Prof. Theresia Hainthaler

Giorgio Agamben

La Faculté de théologie décerne le titre de docteur honoris causa au célèbre philosophe italien Giorgio Agamben. Après des études de droit à l’Université La Sapienza à Rome, il termine ses études de philosophie en 1965 avec une thèse sur les écrits politiques de la philosophe française Simone Weil. Pendant ses études, il se lie d’amitié et entretient des échanges intellectuels avec des personnalités de la littérature et du cinéma comme Elsa Morante, Alberto Moravia et Ingeborg Bachmann. Il collabore même avec le régisseur Pier Paolo Pasolini en interprétant le rôle de l’apôtre Philippe dans le film "Il vangelo secondo Matteo". Après de nombreuses années passées à Paris, Giorgio Agamben revient en Italie où il dirige, pour l’éditeur Giulio Einaudi, l’édition italienne des oeuvres complètes de Walter Benjamin; il retrouve même des manuscrits importants de l’auteur. Depuis 2003 jusqu’à sa retraite, il est professeur d’esthétique à l’Université IUAV à Venise. Giorgio Agamben est un des philosophes contemporains les plus marquants; par ses analyses, il a souvent anticipé des développements socio-politiques importants. Ses écrits remettent en cause les conceptions actuelles des droits de l’homme et peuvent être compris comme un encouragement à penser et à vivre de manière nouvelle l’unicité de l’être humain et sa responsabilité éthique et politique. 

Prof. Andrea Riccardi 

Lors du Dies academicus de l'Université de Fribourg du 15 novembre 2011, la Faculté de théologie a octroyé le titre de docteur honoris causa à M. Andrea Riccardi, professeur d'histoire contemporaine du christianisme et des religions à l'Université de Rome III et fondateur de la communauté Sant'Egidio. 
Son déplacement à Fribourg a dû être annulé au dernier moment à la demande personnelle du Président italien Giorgio Napolitano. Le 16 novembre, le Dr h.c. Andrea Riccardi a été nommé membre du nouveau gouvernement d'experts du Premier Ministre Mario Monti. Il sera "Ministre sans portefeuille pour la collaboration internationale et l'intégration." 
Pour cette raison, la conférence tant attendue d'A. Riccardi sur "Evangile et prophétie en Europe", prévue pour l'après-midi, a dû également être annulée. Elle aurait constitué la première conférence "Bartolomé de Las Casas" sur "la religion à l'époque de la globalisation".

Dominik Duka o.p., Archevêque de Prague
La Faculté de théologie a décerné le titre de docteur honoris causa à Mgr Dominik Duka, nommé archevêque de Prague le 10 avril dernier. La Faculté a tenu à honorer son engagement pour la foi chrétienne et la vie ecclésiastique dans un pays où, par le passé, la foi était particulièrement opprimée. Mgr Duka a dû exercer clandestinement son ministère entre 1975 et 1989, tout en travaillant comme ouvrier à l’usine de voitures ZVU de Hradec Králové. De 1981 à 1982, il est emprisonné avec Václav Havel à Plze?-Bory à cause de son enseignement, ses publications clandestines et ses contacts à l’étranger. Malgré tout, il a toujours continué à transmettre la parole biblique. Auteur de nombreux livres d’introduction à l’Ecriture Sainte, à la théologie et à la prière, dont récemment le magistral Lutter pour l’humanité : esquisse d’une anthropologie biblique, il a également participé à l’édition tchèque de La Bible de Jérusalem.

Mgr Piero MARINI
La Faculté de théologie a décerné le titre de docteur honoris causa à Mgr Piero Marini, archevêque titulaire et président du Comité pontifical pour les congrès eucharistiques internationaux. A travers son travail scientifique et pastoral liturgique, Mgr Marini a contribué de manière décisive à réaliser au sein de l’Eglise universelle les buts de la réforme liturgique du Concile Vatican II. En tant que maître de cérémonie du Pape, il a démontré qu’il est possible de transposer fidèlement – dans la tradition de l’Eglise et de façon créative en rapport avec la situation – le livre liturgique dans la célébration de la liturgie. Mandaté par le Concile, il a réalisé avec un brio exceptionnel l’inculturation de la foi et de la liturgie en organisant la messe papale sur tous les continents. A travers sa réflexion fondamentale et son ouverture aux exigences contemporaines, il a ouvert des chemins nouveaux pour affirmer la présence de la liturgie dans les médias.

Prof. Dr. Rotraud WIELANDT 
La Faculté de théologie décerne le titre de docteur honoris causa à Rotraud Wielandt, professeure de science islamique et d’arabistique à l’Université de Bamberg. La Prof. Wielandt est l’une des chercheuses parmi les premiers à s’être intéressés à la pensée des musulmans modernes et à l’Islam contemporain en tant que foi pluriforme, tout en mettant en avant le dialogue islamo-chrétien à la recherche du consensus. Fondatrice et directrice de l’Ecole doctorale «Fondements et développements anthropologiques dans l’Islam et le Christianisme» de la Deutsche Forschungsgemeinschaft à Bamberg, elle a également mis sur pied et dirigé le Centre d’études interreligieuses dans cette même petite ville de Bavière. Rotraud Wielandt est une conseillère très appréciée des institutions allemandes chargées des questions de l’Islam et de l’intégration, telles que l’Islamkonferenz, les Cours de justice ou la Conférence des évêques d’Allemagne. Depuis plusieurs années, elle fait partie des experts les plus demandés dans les procès concernant des actes terroristes à arrière-fond islamiste.

Prof. Dr. Ulrich LUZ 
La Faculté de théologie décerne le titre de docteur honoris causa à Ulrich Luz, professeur émérite de Nouveau Testament de la Christkatholische und Evangelische Theologische Fakultät de l'Université de Berne. En tant qu'enseignant académique, il a diffusé le message libérateur du Nouveau Testament dans la langue de l'homme actuel bien au-delà des frontières de la Suisse dans l'espace européen, asiatique et africain. Dans son commentaire sur l'évangile de Mathieu, il a marqué son époque en ce qui concerne l'exégèse du Nouveau Testament. Luz a par ailleurs grandement contribué au dialogue interreligieux, a rendu possible la mise en place de bibliothèques scientifiques et d'instituts bibliques à Sofia et Saint Petersbourg, et il a noué depuis des décennies un dialogue œcuménique avec le christianisme catholique. Son œuvre est le témoignage que densité théologique et rapport à l'actualité ne sont pas en conflit avec les méthodes historico-critiques.

Mario Botta
L'architecte Mario Botta reçoit le titre de docteur honoris causa de la Faculté de théologie. Au cours des dernières décennies, Botta a créé sur presque tous les continents des œuvres architecturales innovatrices, parmi elles de nombreuses églises et chapelles chrétiennes. Dans ses constructions, ses écrits, ses cours et ses exposés, Botta démontre ce qu’il considère comme le rapport fondamental entre l’architecture et la dimension religieuse de l’être humain et encourage ainsi considérablement la discussion interdisciplinaire entre la théologie et l’architecture. Botta fait partie des architectes suisses les plus réputés au monde et son travail a été gratifié de nombreuses distinctions et expositions. Durant ces dernières années, Mario Botta s’est engagé en tant que co-fondateur de l’Académie d’architecture à Mendrisio, où il occupe une chaire depuis 1996.

M. Rüdiger BUBNER, professeur
M. Rüdiger Bubner, professeur de philosophie à l’université de Heidelberg, est nommé Docteur honoris causa de la faculté de théologie. Issu de la philosophie classique traditionnelle, il porte un regard avisé sur des questions actuelles et modernes (herméneutique, éthique, politique, esthétique) qui intéressent directement la théologie. Le point de départ philosophique de Bubner est une rationalité basée sur le milieu environnant; celle-ci fournit des points de rattachement pour rechercher une rationalité théologique. Dans le contexte contemporain, les réflexions du prof. Bubner concernant „la dialectique comme une topique“ invitent à une formulation nouvelle des „loci theologici“. Sa tentative d’une médiation herméneutique entre la théorie critique de Habermas et l’herméneutique de Gadamer se prévalant davantage de la tradition, peut être considérée comme l’ébauche philosophique d’une herméneutique théologique capable de rendre compte de la révélation chrétienne comme d’une histoire du salut.

Mgr Ivo FÜRER, évêque émérite de St-Gall 
La faculté de théologie confère le titre de docteur honoris causa à Ivo Fürer, évêque de St-Gall. A l’occasion du 40e anniversaire du Concile Vatican II, la faculté de théologie veut honorer l’engagement infatigable de Ivo Fürer au service de la mise en pratique dudit Concile au niveau diocésain, suisse et européen ; en effet, Mgr Fürer, comme Secrétaire général du Conseil des Conférences des évêques européens (CCEE) à un moment où l’Europe était encore divisée, a collaboré à la constitution des diocèses derrière le rideau de fer. Fort de sa formation juridique doublée d’une grande sensibilité pastorale, il a poursuivi cet engagement au niveau local comme évêque diocésain qui cherche à être à l’écoute de tous en fait part, dans des prises de position tranchées, de ses observations sur des questions de politique sociale.