La crise de la Covid a été un révélateur et un amplificateur de certaines problématiques latentes des politiques régissant le travail, la santé mais aussi l’écologie. La régulation de ce que l’on nomme parfois hâtivement la mondialisation avec ses accélérations, ses mobilités, ses communications et ses sur-consommations se heurte à certains paradoxes et limites.
Le changement d’échelle et de référence au monde, présent dans tous les domaines de la vie économique, sociale, politique et culturelle recouvre pourtant deux processus tout à la fois complémentaires mais aussi contradictoires aujourd’hui: la globalisation et la planétarisation. La globalisation est principalement mobilisée pour les questions économiques et technologiques avec les marchés financiers, l’organisation mondiale du commerce, les entreprises multinationales, le cyberespace, les nouveaux médias, etc. Ces champs d’actions répondent d’une échelle mondiale pensée et appréhendée quasi-systématiquement sous le joug du productivisme permanent. Cette perspective du toujours plus interroge le second processus que représente la planétarisation. Cette dernière relève des acceptions écologiques, sanitaires et éthiques de notre rapport au monde.
Pourtant, le sentiment planétaire, avec le destin commun d’une Humanité «en santé», plus respectueuse des environnements et des personnes est de plus en plus fragilisée par la globalisation productive.
Comment concilier cette vision économique du monde avec les enjeux écologiques et sanitaires? La santé au travail dans ces économies du profit apparaît comme une variable d’ajustement rivée uniquement sur la rentabilité à atteindre au détriment des conditions de travail. La concurrentialité globalisée, les menaces de délocalisation mais aussi la standardisation des tâches, la perte de sens au travail amènent à certaines formes de consentement et de nouvelles subordinations silencieuses de la part des salarié·e·s. Le monde est chaque jour plus uniforme mais aussi plus inégal.
Ces rapports au travail ne sont pas sans effets sur la santé mais aussi sur les appréhensions négatives du «travail» par les nouvelles générations. D’un partage du monde de plus en plus inégalitaire, du sacrifice du travail et de l’occultation de la santé au nom de la rentabilité, de l’obsession productiviste au détriment de l’écologie, comment les nouvelles générations arrivent-elles à se projeter dans les mondes du travail ? Entre délitement des valeurs professionnelles, accroissement des problématiques de santé au travail et éco-anxiété, comment rendre positif un avenir professionnel en santé dans des environnements vertueux? Autrement dit, la conciliation entre le travail, la santé et les enjeux écologiques, constitue-t-elle un défi contradictoire pour l’avenir?
Quand? | 17.10.2023 18:00 - 20:00 |
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Où? | PER 21 G140 Bd de Pérolles 90, 1700 Fribourg |
Intervenants | - Marie-Anne Dujarier, Professeure de sociologie à l’Université de Paris Cité, membre du Laboratoire de changement social et politique (LCSP) et membre associée du LISE (CNAM /CNRS).
- Danièle Linhart, Directrice de recherche émérite au Centre national de la recherche scienttifique (CNRS), Paris. Elle a exploré dans ses recherches différentes facettes de la sociologie du travail. |
Contact | Chaire francophone de Travail social et politiques sociales de l’Université de Fribourg Le Garrec Sophie et Pedersen Line severine.moll-lauper@unifr.ch Rte des Bonnesfontaines 11 1700 Fribourg 0263007786 |
Inscription | www.unifr.ch/travsoc/fr |
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