Le mot de la RectricePublié le 29.11.2023
Un échéancier ambitieux mais possible
C’est fait: le Conseil fédéral a décidé récemment que les discussions exploratoires avec l’Union européenne en vue de négociations, pour de nouveaux accords avec notre principal partenaire non seulement au niveau économique, mais aussi au niveau de la recherche, étaient suffisamment avancées pour demander au Département des affaires étrangères (DFAE) de préparer un projet de mandat de négociations à l’attention du Conseil fédéral. Il est envisagé d’adopter un tel mandat – après la consultation notamment des commissions compétentes de l’Assemblée fédérale – en début 2024 pour pouvoir commencer les négociations au printemps 2024, avec la possibilité de les conclure avant l’été 2024. Cet échéancier est certes très ambitieux, mais reste possible.
Le débat européen va donc revenir sur le devant de la scène au plus tard début 2024, avec une réelle perspective pour qu’une base solide pour les relations entre la Suisse et l’Union européenne puisse (enfin…) être construite dans un avenir pas trop lointain. C’est une bonne nouvelle bien entendu pour les universités, car une association à part entière au grand programme de recherche européen Horizon Europe pourrait de nouveau être réalisée. En général, c’est également une excellente nouvelle: la Suisse est un des pays les plus intégrés dans le marché intérieur de l’Union européenne (aussi en comparaison avec les Etats membres de l’UE) et il y a une nécessité non seulement d’adapter les accords existants (p.ex. dans le domaine des obstacles techniques au commerce), mais aussi de conclure de nouveaux accords dans certains domaines (tels que la santé, la sécurité alimentaire ou l’électricité) pour répondre à des intérêts très importants de la Suisse.
Comme pour chaque accord international, le texte final doit nécessairement répondre à des intérêts des deux partenaires et au final, il s’agira d’une pesée d’intérêts et d’une évaluation des risques qu’il faudra opérer au moment voulu. Ceci dit, les résultats des discussions exploratoires semblent constituer un bon équilibre et avoir clarifié des aspects importants; dans tous les cas, il faut garder à l’esprit l’importance de relations stables avec l’UE pour la Suisse à plusieurs points de vue, illustrée par ailleurs par sa situation géographique.
C’est sur cette note plutôt optimiste en ce qui concerne un des dossiers les plus importants de la politique étrangère avec des implications importantes tant sur les chercheurs que les étudiant·e·s (une participation à Erasmus+, grand programme d’échange, pourrait aussi revenir à l’ordre du jour) que je vous souhaite ainsi qu’à vos familles d’ores et déjà de joyeuses fêtes de fin d’année ainsi qu’une excellente année 2024.
Ce n’est pas sans émotions que je vous transmets ces vœux, arrivant en janvier prochain à la fin de mon deuxième mandat de Rectrice: pendant presque neuf ans, j’ai eu le privilège d’avoir pu m’engager pour notre alma mater, une université dynamique, ouverte au monde, qui met l’humain au centre et constitue un espace dans lequel les opinions, points de vue et résultats scientifiques sont discutés librement dans un respect mutuel tout en se positionnant clairement contre des appels à la violence, des positions racistes ou antisémites.
Pendant mes deux mandats, j’ai aussi eu l’occasion de rencontrer beaucoup de membres de la communauté universitaire, et à de nombreuses occasions, j’ai été impressionnée par leur grand engagement, leur cordialité et leur loyauté.
Je saisis l’occasion de vous remercier toutes et tous vivement pour votre fidélité envers notre belle institution et me réjouis de vous croiser lors de l’une ou l’autre manifestation au sein de notre alma mater.
Astrid Epiney, Rectrice
Photo: Pierre-Yves Massot