Dossier
Accepter la mort pour mieux vivre
Même si la mort demeure taboue en Occident, notre manière de l’aborder est en pleine évolution. Le sociologue des religions François Gauthier et la psychologue Dahlila Spagnuolo évoquent la mutation des rituels, les progrès scientifiques et l’importance accordée à la «bonne mort».
A l’ère de l’ultra-communication et d’une (relative) libéralisation des mœurs, de plus en plus de tabous tombent. Pourtant, il y en a un qui fait de la résistance dans nos sociétés occidentales: celui lié à la mort. Pourquoi?
François Gauthier: Avec l’inceste, la mort constitue – d’un point de vue anthropologique – l’un des deux seuls interdits chez l’être humain. L’exemple le plus marquant? On ne fait pas n’importe quoi avec les corps des morts. C’est d’ailleurs ce qui distingue les hommes de la plupart des animaux: le fait d’enterrer nos morts ou d’en disposer de manière consciente. Or, la notion d’interdit est indissociable de celle de tabou. C’est ainsi que se fondent les cultures humaines.
Dahlila Spagnuolo: Sur le terrain, on constate bien ce caractère tabou. Lorsque j’aborde le sujet de la mort avec un patient, un mur se lève, quelque chose gèle. Peut-être par peur du néant? Après tout, nous vivons dans un contexte de perte de foi généralisée, du moins en Occident. Je pense qu’il s’agit essentiellement d’une question de culture. Il suffit de comparer notre société avec d’autres, dans lesquelles la mort est évoquée beaucoup plus ouvertement.
A quelles sociétés faites-vous allusion?
Dahlila Spagnuolo: En Inde, la promesse de réincarnation apaise une partie des angoisses liées à la mort. On est même encouragé à évoquer ce sujet. Dans l’Egypte antique, on utilisait souvent la citation «la vie est un cycle». C’est-à-dire qu’elle n’était pas perçue comme unique ou finie, mais qu’une vie vient après une autre. Chez les Mexicains, la fête est au rendez-vous lors du jour des morts, Día de Muertos, l’équivalent de notre Toussaint.
François Gauthier: Reste que l’Occident n’a pas l’exclusivité de la peur de la mort! Pour revenir à quelque chose de plus universel: la mort, c’est le non-symbolisable par excellence. D’où la nécessité de la ritualiser, quelle que soit la société dans laquelle on vit. Or, les rituels autour de la mort sont toujours orientés vers l’intégration de la mort dans la vie. Même s’ils sont rarement présentés ainsi, ils sont destinés aux vivants, pas aux défunts.
Dahlila Spagnuolo: En effet, l’acte symbolique favorise le processus de deuil…
François Gauthier, vous faites partie d’un réseau international de recherche sur les transformations des rituels entourant la mort en Occident. Même si le tabou est encore bien présent, les rituels, eux, sont donc en évolution?
François Gauthier: Oui, en pleine évolution. La plus marquante est la façon dont on dispose des corps des défunts. En quelques décennies, il y a eu un renversement radical: on est passé d’un rapport de 20% de crémations pour 80% d’enterrements aux proportions inverses, grosso modo, pour pratiquement tous les pays occidentaux. L’Eglise catholique a été bien obligée de s’adapter à cette nouvelle donne: depuis 1963, elle autorise ses fidèles à se faire incinérer.
Quelles sont les autres évolutions qui caractérisent les rituels autour de la mort dans nos sociétés occidentales?
François Gauthier: Je pense qu’il est important de rappeler que jusqu’après le milieu du XXe siècle, il y avait une homogénéité des pratiques autour de la mort. L’Eglise, qu’elle soit catholique ou protestante, s’occupait pour ainsi dire de tout, et on enterrait les morts selon le rite chrétien, au cimetière. Sauf pour une minorité de libres-penseurs qui préféraient, depuis le tournant du siècle, la crémation. Il y avait donc une unanimité culturelle au sujet de la mort, qui était liée à la question du salut (le paradis ou l’enfer). Depuis les années 1970, on se situe dans une période de transition, celle de la sortie du christianisme, qui s’est produite en deux temps. D’abord, la mort aseptisée des salons funéraires, qui conservaient pour l’essentiel le cadre chrétien traditionnel en le vidant de son sens et en amorçant la disparition du cadavre du centre des activités de deuil et de socialisation. Puis, plus récemment, on assiste à l’accélération d’une tendance lourde dont la clé est la personnalisation des rites et leur reconfiguration sur le mode d’une célébration de la vie et de la personne décédée. Cette tendance est visible tant dans les rituels qui ont lieu à l’église que dans ceux qui ont lieu dans les salons funéraires. Parallèlement à cela, une foule de nouveaux entrepreneurs rituels offrent leurs services, avec une saveur plus ou moins «spirituelle», souvent de type New Age.
Pourriez-vous donner quelques exemples?
François Gauthier: En Angleterre, où les lois entourant la disposition des corps sont plus libérales, la personnalisation peut aller jusqu’à se faire enterrer avec une foule d’objets personnels – ceux du défunt et ceux laissés par les proches –, dont une Harley Davidson! En Suisse, la tendance va vers la crémation et l’épandage des cendres en plein air et les cérémonies dans la nature, particulièrement en forêt. De manière générale, il y a partout un vrai boom des prestataires spécialisés dans ce domaine. Je pense que cette personnalisation des rites funéraires, qui met l’emphase sur l’expérience et les émotions, va se généraliser et servir de nouveau repère dans un paysage marqué par le libre choix. D’ailleurs, l’intérêt décuplé pour la crémation va aussi dans ce sens: les possibilités de disposition des cendres sont infinies. A noter que tous ces changements n’excluent pas les services funéraires religieux: plus personne ne va à l’église le dimanche, mais par contre, les services funéraires, comme tous les rituels de passage qui marquent la vie, sont très demandés.
A côté de la déchristianisation de l’Occident, y a-t-il d’autres facteurs qui expliquent les changements de ces 40 dernières années en matière de rituels funéraires?
François Gauthier: Précisons tout d’abord que le succès que connaissent les crémations ne doit pas être perçu comme de l’anti-christianisme, ce qui était le cas il y a un siècle. Il faut insister sur le fait que, pour les historiens et les anthropologues, des changements majeurs dans le traitement des cadavres marquent des transformations culturelles importantes. Avec l’énorme popularité de la crémation, ce sont des millénaires de pratiques d’enterrement qui prennent fin, ce n’est pas rien! Cela se passe sans que personne n’en parle, mais il s’agit là d’un événement exceptionnel qui marque une véritable transition civilisationnelle. On sort d’une matrice dans laquelle nos sociétés et nos cultures – et donc le sens de l’existence pour les vivants – dérivait d’une forme de transcendance verticale: l’ici-bas et l’au-delà, avec Dieu, le fondement, dans l’autre monde. Ce qui advient, c’est un nouvel imaginaire, ancré dans une autre forme de transcendance, plus horizontale et immanente. La Nature en est l’illustration parfaite: une sorte d’énergie, qui relie chaque être, humain et non-humain, au reste du cosmos. C’est dans ce sens que nous ne sommes pas du tout, nous modernes, sortis de la religion, comme certains se plaisent encore à le dire. Nous sommes sortis du christianisme et de son type très particulier de rapport à la transcendance et de division du monde en deux sphères distinctes plutôt qu’interpénétrées. Les grecs anciens avaient les dieux, certes, mais aussi le divin, une sorte d’énergie cosmique qui traverse et relie tout. Nous fermons en quelques sorte la parenthèse Dieu et revenons au divin.
Dahlila Spagnuolo, le rapport à la mort diffère selon les cultures. Logiquement, les rituels funéraires aussi. Pourriez-vous citer une société qui se distingue tout particulièrement de l’Occident contemporain?
Dahlila Spagnuolo: Je reprendrais l’exemple de l’Egypte antique, et plus particulièrement des rituels de momification. Ils impliquaient, certes, de nombreux préparatifs autour du corps, mais il s’agissait avant tout d’être certain que le défunt puisse quitter le cadavre et rejoindre sa destination. L’âme était exhortée à monter vers le ciel. La grande différence, c’est qu’à notre époque et dans notre société les proches s’accrochent bien souvent à leurs morts plutôt que de les encourager à s’en aller. Dans le premier cas, les proches aident en quelque sorte le défunt à préparer son grand voyage dans l’au-delà, alors que dans le second, ils le retiennent à la maison.
Partout dans le monde, une nouvelle donne est récurrente: grâce aux progrès scientifiques des dernières décennies, les causes de décès changent. Moins de morts infantiles ou par accident, mais davantage liées à la vieillesse. Et, parallèlement, l’impression que, grâce à la médecine, on se rapproche de l’immortalité…
François Gauthier: On assiste à deux mouvements aussi complémentaires que contradictoires. D’une part, les avancées scientifiques permettent que s’ouvre un nouveau chapitre dans le fantasme moderne de l’immortalité par le biais de la technique, qui frôle la science-fiction: cryogénie, cyborgs, transhumanisme, etc. Tout cela ne fait que poursuivre le positivisme et le scientisme moderne, qui sont au fond plus religieux que scientifiques. Mais ce fantasme, ou plutôt ces nouvelles mythologies, se heurtent au réel, qui n’est évidemment pas si simple. Se posent alors des questions morales et bioéthiques. En cherchant à nier la mort, on en revient à diviniser l’être humain et à nier la nature et notre finitude. Par ailleurs, cette volonté de repousser la mort atteint ses limites lorsque l’on pratique l’acharnement thérapeutique, une thématique qui fait couler de plus en plus d’encre. Je pense que la génération des baby-boomers mettra un stop à l’acharnement thérapeutique lorsqu’elle approchera de la mort. Ce que je vois émerger va dans le sens d’une revalorisation de la dignité du mourant et de la qualité de vie. La culture du choix qu’a inaugurée cette génération, le consumérisme autrement dit, se répercutera dans de plus en plus de revendications du droit à mourir comme du droit à choisir le moment et la manière de sa mort, comme cela se fait déjà en Suisse – mais de manière marginale – avec Exit ou Dignitas.
Quid du deuxième mouvement?
François Gauthier: Il concerne un changement de paradigme en médecine, c’est-à-dire de la conception de l’être humain à partir de laquelle fonctionne la médecine et la science biologique. La médecine occidentale est née sur les champs de bataille et fonctionne à partir d’une conception du corps humain comme étant constitué de parties et d’organes pensés comme des systèmes clos et autonomes. L’enseignement de la médecine dans les universités et les départements de nos hôpitaux – cardiologie, ORL, gastro--entérologie, etc. – en sont le reflet. Cette médecine a accompli des progrès énormes au cours des deux derniers siècles et s’est vue investie de tous les espoirs. Or, elle a commencé à montrer ses limites. Le mythe du Progrès qui la sous-tendait s’est étiolé. L’arsenal de cette médecine est en fait assez limité, et elle ne peut pas non plus répondre à la question du sens de la souffrance et de l’existence. Si on a vu au cours des dernières décennies poindre autant de médecines dites alternatives ayant toutes des racines plus ou moins religieuses, c’est en raison de ces limites. Les grandes percées en recherche médicale tendent à remettre en question cette compartimentation: les intestins comme «deuxième cerveau» par exemple, qui coordonne plusieurs autres fonctions, y compris les émotions. Derrière toutes ces avancées, il y a l’idée que le corps est un système holistique, c’est-à-dire inter-dépendant, un tout, et que ces sous-systèmes qu’on avait si gentiment séparés sont en fait unis et s’influencent l’un l’autre. C’est-à-dire exactement ce qu’affirment la médecine chinoise, l’homéopathie et tout le reste. Ces médecines dites alternatives, qui sont par ailleurs totalement mainstream aujourd’hui, comportent aussi une dimension que j’appelle religieuse: elles cherchent à relier les symptômes au vécu, ce qu’on appelle la dimension psycho-somatique, et donc à la question du sens de la maladie, du pourquoi. La médecine moderne ne sait répondre qu’à la question du comment: «comment se forment les métastases?» et non «pourquoi un cancer se développe à cet endroit, maintenant, chez cette personne?». La médecine moderne est en quelque sorte en crise: elle doit chercher à intégrer une approche holistique. Si elle veut réaliser sa mission de soulagement des souffrances humaines, elle doit devenir plus modeste en reconnaissant ses limites et en s’alliant à d’autres approches qu’elle avait jusqu’à récemment combattues.
Dahlila Spagnuolo: Le rôle des patients aussi change avec tout cela! C’est un fait que les progrès de la médecine retardent de plus en plus la fin de vie. Ce n’est pas une bonne ou une mauvaise chose. Ce qui peut être perturbant pour le patient, c’est de perdre ses repères par rapport aux processus qui se jouent autour des enjeux existentiels comme la nouvelle d’une maladie grave, le sens de sa vie ou la mort. Selon Elisabeth Kübler-Ross (ndlr: psychiatre américano-suisse pionnière des soins palliatifs), lorsqu’une personne se sait en fin de vie, elle passe par cinq étapes bien définies. Il s’agit du déni, de la colère, du marchandage, de la dépression et de l’acceptation. Peut-on accepter la mort si certaines figures d’autorité comme les médecins nous affirment pouvoir nous guérir encore et encore?
Alors que longtemps, c’est «l’après-mort» qui a cristallisé l’attention, de plus en plus de gens focalisent désormais leur attention sur la mort elle-même. «Avoir une bonne mort» est devenu le nouveau défi. Dans la foulée, les soins palliatifs sont sur toutes les lèvres.
François Gauthier: En effet, les soins palliatifs sont – enfin! – en train d’être développés et de faire l’objet de vraies stratégies. Ce que je regrette, c’est que ces soins se concentrent encore essentiellement sur les aspects physiques, tels que le soulagement des douleurs de la personne en fin de vie. Une de mes doctorantes, Isabelle Kostecki, mène une recherche comparative Suisse-Québec sur les nouvelles pratiques d’accompagnement dit «spirituel», qui sont en pleine émergence. On cherche ainsi à humaniser les soins hospitaliers et à redonner de la dignité aux personnes en répondant à cette question du sens et du pourquoi que la médecine moderne avait repoussée en marge.
Dahlila Spagnuolo: Je suis du même avis: l’accompagnement psychologique d’une personne en fin de vie est très important. L’un des buts est de faire en sorte que la personne s’en aille sans regrets, notamment en l’aidant à identifier des besoins et des rêves non satisfaits, et à les réaliser. C’est d’ailleurs en faisant du bénévolat dans des unités de soins palliatifs que j’ai pris conscience de deux choses. La première? Le mourant part davantage en paix lorsque ses proches lui ont donné l’«autorisation» de s’en aller, comme une bénédiction. La deuxième, c’est que la mort n’est pas un processus passif. Même arrivées tout à la fin de leur vie, de nombreuses personnes attendent que tous leurs proches soient venus les trouver avant de «lâcher». Des chercheurs ont d’ailleurs mis le doigt sur des phénomènes de conscience accrue à l’approche de la mort.
Bénéficier d’un accompagnement optimal durant la dernière phase de sa vie, certes. Mais en amont, peut-on se préparer à la mort?
Dahlila Spagnuolo: Le problème, c’est que la plupart des gens confrontés à la mort agissent en réaction plutôt qu’en acceptation de la situation. Nous avons évoqué plus tôt les progrès scientifiques: à une époque où la médecine est censée écarter la mort, cette dernière est perçue comme un échec. Sans oublier qu’en raison de notre cerveau archaïque, nous sommes dotés d’un instinct de survie aiguisé. Il faut apprendre à contourner cet instinct et à accepter l’inexorabilité de notre mort. Cette acceptation donne des ressources, nous apprend… à mieux vivre!
Concrètement, comment apprend-on à contourner son instinct de survie?
Dahlila Spagnuolo: Une piste se situe du côté des états de modification de conscience. En effet, certains des éléments qui composent ces états sont assez proches de ceux que l’on retrouve dans les expériences de mort imminente (EMI). Or, les personnes qui ont vécu des EMI rapportent souvent qu’elles craignent moins la mort et sont plus sereines face aux épreuves. Dans certaines tribus amazoniennes et chez les chamans celtes, les rites initiatiques permettaient de dépasser les peurs archaïques, afin d’en tirer des enseignements. La confrontation et la sortie de la zone de confort permettent d’élargir notre champ de vision et de prendre du recul par rapport aux limites de notre existence. Pour résumer, je dirais qu’être proche de la mort a un effet thérapeutique. Alors certes, on sent encore une certaine méfiance populaire face à la thématique des EMI. Heureusement, les études scientifiques sur la question se multiplient, ce qui les crédibilise enfin.
La peur est un élément qui apparaît comme quasi indissociable de la mort. Pourquoi la mort est-elle si anxiogène?
Dahlila Spagnuolo: Il n’y a pas une seule peur face à la mort, mais des peurs. L’une d’entre elles, c’est la perte. La plupart des gens disent qu’ils craignent moins leur propre mort que celle d’un proche. Et puis il y a la peur de ne plus avoir de corps.
François Gauthier: Ou que ce corps pourrisse, mangé par les vers!
Dahlila Spagnuolo: En effet. Cet attachement viscéral au corps et, par ricochet, la peur de s’en séparer est, à mon avis, l’un des éléments centraux à prendre en compte lorsque l’on souhaite comprendre le rapport des Occidentaux à la mort. On essaie de rendre le corps immortel grâce à la science, mais ce qu’on oublie, c’est que la conscience, elle, est déjà immortelle. Pour expliquer ma vision des choses, j’utiliserai une métaphore informatique. Imaginez que votre corps est un ordinateur: ce n’est pas parce que vous le jetez qu’Internet cessera d’exister. Pim Van Lommel (ndlr: l’un des plus éminents spécialistes des expériences de mort imminente) a écrit ceci: «Pour les expérienceurs, la mort n’est rien d’autre qu’une manière différente d’exister, avec une conscience accrue et élargie qui se trouve instantanément en tout lieu, car elle n’est plus liée au corps.»
Vous dites «l’un des éléments centraux». Il y en a donc au moins un autre…
Dahlila Spagnuolo: Oui, la question de l’ego. Et de sa mort. En effet, les humains passent leur vie à se construire une individualité. Ils tentent de se définir et cherchent leur identité profonde. Puis, un jour, la mort vient les chercher, et leur propose de quitter cette personnalité, de laisser derrière eux ce qu’ils ont mis tant d’années à bâtir. Surgit alors souvent cette question: qui serai-je quand je ne serai plus? François Gauthier: Cette remarque illustre combien la vision de la mort véhiculée par le bouddhisme et l’hindouisme a pénétré nos cultures, jusque dans nos disciplines scientifiques. Un moine bouddhiste ne dirait pas autre chose! Etant donné que ces religions ont usé de techniques empiriques pour interroger la nature de notre existence, ce pendant des siècles, on se surprend à penser qu’ils avaient peut-être raison. Hormis cela, je pense qu’on peut s’entendre sur le fait qu’apprendre à mourir, et à laisser mourir, c’est en quelque sorte apprendre à vivre.
Notre expert François Gauthier est professeur en Sciences des religions au Département des sciences sociales. Il s’intéresse aux transformations du religieux en lien avec la modernité et la mondialisation. Il mène actuellement deux projets de recherche du Fonds national suisse (FNS) sur les dimensions rituelles, religieuses et politiques du Festival Burning Man et des Rainbow Gatherings, ainsi que sur leurs ramifications européennes.
Notre experte Dahlila Spagnuolo est psychologue FSP et assistante-doctorante en psychologie clinique et de la santé. Elle utilise les états de conscience modifiés comme outils thérapeutiques. Elle accompagne les personnes en fin de vie, ainsi que leurs proches, dans leur processus de deuil. Ses recherches portent sur les expériences extraordinaires de conscience, telles que les EMI (expériences de mort imminente), les états mystiques ou induits par des substances.