Editorial
Il est celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom sous peine de sentir magiquement changer l’atmosphère: un œil qui frise, une expression qui se fige, une moue désapprobatrice ou carrément une blague salace qui, à défaut de détendre l’atmosphère, essaie vainement de faire croire à celle ou celui qui la lance qu’il ou elle est très à l’aise avec le sujet.
Paradoxalement étalé partout sur nos murs physiques comme virtuels, le sexe – et ses déclinaison la sexualité, la sensualité, voire aussi la pornographie – est pourtant un des derniers bastions de l’intime. A l’heure où nous étalons nos vies à tous vents, avec qui en parler et comment reste une gageure pour la plupart d’entre nous. Votre magazine universitas a choisi pour ce numéro de lever un voile – ne vous inquiétez pas scientifique, analytique et culturel – sur la façon dont nos chercheuses et chercheurs s’approprient le sujet.
Et si en parler ouvertement questionne, irrite, étonne, déclenche le rire ou la nervosité, imaginez la gageure de l’illustrer. Comment sortir du cliché, éviter la vulgarité, l’humour mal placé ou mal compris? L’art ici nous rappelle que le sexe est au cœur de nos vies et de nos envies. Qu’on le cache ou qu’on l’exhibe, il est «L’Origine du monde». Depuis toujours, les artistes l’ont peint, illustré, raconté au travers d’œuvres qui interrogent l’intemporel, le tabou et la morale. C’est pourquoi nous remercions le Musée d’art et d’histoire de Fribourg (MAHF) de nous avoir accompagnés dans la sélection des tableaux qui illustrent ce numéro et qui, tous, sont issus de leurs collections. Merci en particulier à Ivan Mariano, le directeur du musée et sa collaboratrice Adeline Favre d’avoir partagé ces trésors avec nous et maintenant avec vous.
Les textes que nous vous proposons ici racontent, analysent, décodent… Mais, nous l’espérons, n’enlèvent rien au plaisir… de la lecture!
Très cordialement,
Farida Khali