Elles sont partout. La recherche mise de plus en plus sur leur potentiel qui semble presqu’infini. Plus c’est petit, plus c’est puissant, dirait-on. Parallèlement, elles inquiètent les consommateurs: est-ce qu’on nous fait encore avaler n’importe quoi? C’est ce dont discuteront public et experts lors du premier Café scientifique de la saison. En attendant, la chimiste Katharina Fromm répond à quelques nanoquestions.
Katharina Fromm, qu’est-ce au juste qu’une nanoparticule?
Une nanoparticule est environ dix à cent fois plus grande qu’un atome et correspond à un milliardième de mètre. Le rapport de taille entre un mètre et un nanomètre est comparable à celui entre la terre à un ballon de foot.
Qu’ont-elles de particulièrement intéressant?
Elles peuvent être constituées de toute sorte de composés. C’est pourquoi leur composition chimique peut être modifiée. Leur taille et leur forme peuvent varier et on peut les fonctionnaliser. En plus, leurs propriétés physiques sont très intéressantes au niveau optique et elles sont plus petites qu’une cellule humaine, ce qui promet des applications en médecine.
Sur quoi travaillez-vous vous-même?
Nous menons plusieurs recherches en rapport avec des nanomatériaux. Le premier concerne le développement de nouveaux matériaux pour les batteries aux ions lithium. Nous avons pu améliorer la mobilité des ions lithium en utilisant des nanoparticules à la place des microparticules placées actuellement dans nos piles. Dans une pile commerciale actuelle, on utilise environ 50% de tous les ions lithium contenus dans le système, alors que dans celles à base de nanomatériaux, on peut mobiliser 70-75% des ions, améliorant ainsi considérablement leur capacité. Un deuxième sujet de recherche appartient au domaine médical. Nous travaillons sur les nanoparticules d’argent qui sont, entre autres, plus biocompatibles avec les cellules humaines que les ions d’argent, tout en tuant des bactéries nocives pour le corps, même les «superbugs» multirésistantes. Enfin, en utilisant des nanocontainers, sur lesquels nous travaillons également, nous pouvons imaginer de livrer des médicaments, ou d’autres agents actifs, vers des endroits spécifiques dans le corps.
Alors nocives ou pas? Faut-il en avoir peur?
Comme Paracelse le disait déjà, c’est la dose qui fait le poison. Ceci aussi est vrai aussi pour les nanoparticules naturelles ou artificielles.
- Katharina Fromm participera au Café scientifique «Nanotechnologies – Maîtriser l’invisible», mercredi 20 septembre au Nouveau Monde. Programme complet ici
- Homepage de Katharina Fromm
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