Cela fait quatre mois qu’Emma Schneider a repris la présidence du Ciné-club de l’Université de Fribourg. Si l’étudiante voit une réelle opportunité à saisir en exerçant cette fonction, elle reste toutefois bien consciente des challenges qui l’attendent pour maintenir à flot le club, qui a fêté ses 50 ans l’année passée.
Les clichés, qui peuvent parfois mener la vie dure aux associations, sont notamment nourris par des idées trop établies et difficiles à faire bouger. Il est donc plus que jamais important de définir une stratégie afin de s’assurer que la perception externe soit en phase avec la réalité. Nous pouvons donc bel et bien considérer les associations comment étant de petites entreprises animées par la passion…
Quel positionnement?
Le premier défi qui attend Emma est celui de (re)définir le positionnement du Ciné- club. Une multitude d’interrogations apparaissent, lorsque l’on se penche sur la question. «Les ciné-clubs traînent indéniablement une étiquette snob. Nous pouvons essayer de casser cette image ou de plonger dedans et clairement la revendiquer», note Emma. «Faut-il avoir une programmation plus populaire pour attirer plus de monde ou, au contraire, la différenciation fait-elle notre force?». Ou encore «Faut-il organiser plus ou moins de séances de projection?» Autant de décisions qu’il faut prendre tout en essayant de tenir compte de l’avis de chacun… Un avis qui est, par ailleurs, l’une des valeurs du Ciné-club dont la présidente est fière et qu’elle souhaite indiscutablement conserver. «Il n’ y a pas de miracle: pour intéresser et conserver des membres, il faut les impliquer», explique-t-elle. Tous les membres sont donc cordialement invités à proposer des sujets, des films, des idées…
Panachage permis
La ligne qui semble être la plus pertinente à ses yeux est de conserver un choix cinématographique pointu tout en proposant, de temps à autre, un titre plus accessible. Et Emma de relever qu’il est important de «rester varié». Le thème qui encadrera les projections, dès la rentrée 2017 et pour tout le premier semestre, est l’autofiction. Si son origine est littéraire, il est également applicable au cinéma, ce que prouvera la sélection du Ciné-club. Les titres à l’affiche cet automne sont, entre autres: PI de Darren Aronofsky en cinéconcert à Fri-Art avec le groupe DCP, Amarcord de Fellini, Your Name – Kimi No Na Wa de Makoto Shinkai et Holy Motors de Leos Carax.
Anciens programmes et affiches du Ciné-club.
Apporter une plus-value
Ce semestre, le Ciné-club proposera, à nouveau, à des spécialistes d’horizons différents (membres de l’Université, professionnels et passionnés du cinéma ou artistes fribourgeois) de collaborer en présentant l’un des films du programme en le mettant en lien avec la thématique du cycle sous l’angle de leur spécialité et de leur sensibilité. Ces présentations durent environ 15 minutes et peuvent, parfois, déboucher sur un débat. Les projections ont lieu à l’Université de Fribourg, sur le site Miséricorde et, même si c’est le mardi soir, le Ciné-club ne lésine pas sur l’apéritif, véritable plateforme d’échanges. De temps à autre, certaines séances sont projetées à Fri-Art ou même à l’Arena.
Un solide plan de communication
La concurrence est au rendez-vous parmi la foule d’associations présentes à l’Université. Mettre en palce une stratégie et un solide plan de communication devient donc plus que nécessaire. Au sein du comité du Ciné-club, deux personnes sont chargées de mettre en œuvre une communication moderne et adaptée aux étudiants. Le Ciné-club est actif sur Facebook, pour annoncer ses prochaines projections et rappeler à ses plus de 593 likeurs de venir prendre l’apéro. De nouveaux moyens technologiques sont en place avec, notamment, le projet d’une newsletter envoyée par What’s app et le dévoilement du programme sur Instagram. La page d’accueil du site web annonce également la couleur par un texte invitant chacun à se délester, le temps d’une soirée, du stress et de la fatigue des examens.
Le Ciné-club propose non seulement des films, mais aussi des rencontres dans des lieux insolites, comme ici à Fri-Art, le centre d’art contemporain fribourgeois.
L’association a également la chance de pouvoir compter sur les bons et loyaux services d’un graphiste bénévole. «Avoir une image sexy passe aussi par l’identité visuelle», rigole Emma. En effet, la nouvelle identité du club se veut cinématographique en jouant sur la confusion entre le réalisateur et les personnages qu’il met en scène…
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