Les clichés ont la vie dure: même en 2017, pas si facile pour une femme de choisir une carrière perçue comme masculine ou de concilier parcours académique et vie de famille. A l’occasion de la Journée de la femme, petit portrait du Service de l’égalité entre femmes et hommes, où l’on est prêt à donner de la voix pour que, Mesdames, vous trouviez votre voie.
Un service trop peu connu et qu’on aurait tendance à trouver silencieux, si l’on ne connaissait pas la puissante voix qui l’anime. Limer les inégalités liées au genre, non seulement au sein de l’Université mais à travers la société en général, c’est la mission d’un trio féminin énergique qui n’a pas encore dit son dernier mot. A tous ceux qui utilisent encore l’appellation sexe faible pour parler des femmes, merci de passer votre chemin…
Historiquement, c’est en 1991 qu’est née la Commission Femmes et Université. En 1996, entre en vigueur la loi sur l’égalité; elle concerne désormais aussi les universités. Helene Füger devient la première préposée aux questions féminines, jusqu’à ce que le Service se constitue entre 2001 et 2004.
Pas d’acquis
Le Service a fait son bonhomme de chemin et, à plus de 20 ans maintenant, force est de constater une réelle évolution… Notamment en ce qui concerne la charge de travail! «Non, l’égalité femmes-hommes n’est pas encore acquise. Nous croyons, à tort, que nous sommes une société où il n’existe plus de différences, mais c’est faux», martelle Muriel Besson, à la tête du service depuis deux ans. Si on ne parle peut-être plus de réelles injustices, restent encore de nombreuses attitudes et clichés ancrés dans l’inconscient collectif et la culture en général.
Un engagement mené par trois mousquetaires, avec notamment Claudia Möri qui s’occupe de coordonner les programmes pour les jeunes chercheuses et Sandra Gellura qui chapeaute le programme «Internet&Code pour les filles». Des actions dont le but est de faire prendre conscience aux filles qu’il n’y pas que certaines filières qui leur sont réservées. «Nous tentons de les sensibiliser dès le plus jeune âge», explique Sandra Gellura. En effet, le cours «Internet&Code pour les filles», en partenariat avec l’EPFL et la HES-SO Fribourg s’adresse aux demoiselles de 6H à 8H – 10-12 ans – déjà. «Nous leur faisons découvrir la programmation et l’informatique, domaine encore trop perçu comme masculin», renchérit-elle.
C’est une œuvre de coulisse pour un travail qui peut s’avérer frustrant, tant il est difficile d’en déceler les résultats directs. Cela est en revanche «vraiment réjouissant lorsque, par exemple, une fille nous écrit pour nous dire qu’elle a choisi de suivre une filière informatique», sourit Claudia Möri.
Dans les deux sens
Plus loin dans la formation, leur mission vise aussi à encourager les femmes à poursuivre leur carrière académique vers le professorat, une fois leur doctorat en poche. «Plus le niveau augmente, plus la représentation féminine diminue», constate Muriel Besson à qui le thème de la conciliation entre vie professionnelle et vie privée tient à cœur. Il est malheureusement vrai que, au moment de fonder une famille, c’est trop souvent par défaut la femme qui réduit son temps de travail. Et la responsable du service d’ajouter que «la question ne se pose encore que trop rarement au sein d’un couple qui souhaite fonder une famille.»
Plus largement, le trio est là pour cerner les besoins au sein des facultés et s’interroger sur l’amélioration des conditions d’égalité.
Si dans la lutte pour l’égalité on imagine, de facto, des messages adressés aux femmes, il existe aussi, bien entendu, certaines préoccupations du côté masculin. Prenons l’exemple du service militaire. «Il est juste qu’un homme qui a l’obligation de servir puisse bénéficier des conditions adéquates pour ses études», estime Claudia Möri. Toutes les brochures et autres conseils sont également adressés aux deux sexes. Le but est vraiment de réduire au maximum la ségrégation transversale dans les 2 sens.
Tant que la question se pose…
Les idées, les envies et les projets ne manquent pas au Service de l’égalité de l’Unifr! Ce sont plutôt les ressources qui font défaut. «Notre rôle est de donner une impulsion. La suite dépend surtout du suivi et du soutien nécessaire pour assurer notre mission», relève Muriel Besson.
Plus idéal, leur but ultime est, bien sûr, que la question du genre ne se pose plus. «Nous aurons ainsi atteint notre mission, rient les trois femmes. Tant qu’on se pose la question, c’est que l’inégalité persiste!»
Le 8 mars, à l’occasion de la Journée de la femme, le trio ne manquera pas de revêtir son superbe t-shirt rose, créé l’année passée. Loin du kitsch, la couleur se veut encourageante, positive et porteuse d’avenir.
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