Candide Pralong est un véritable oxymore sur pattes: il est à la fois «skieur de fond valaisan» et «étudiant athlète olympique». A la veille de son 15 km libre en Corée du Sud, il a pris la peine de farter sa plume pour répondre à nos questions.
Ta réaction quand tu as su que tu participerais aux Jeux olympiques de Pyeongchang ?
Je n’ai pas trop eu le temps de fêter ma sélection, car j’étais en plein Tour de Ski. Je décompresserai dès la saison terminée, à partir de mi-avril. J’espère qu’une SMUF party, la fête de la fachschaft Sport et Motricité, aura lieu à ce moment!
Comment t’es-tu libéré de tes obligations universitaires?
Heureusement, je suis en cursus sport d’élite et je bénéficie d’aménagements, mais il est tout de même difficile de concilier sport et études. Je devrai rattraper quelques examens en septembre. Cela demande beaucoup de discipline, mais tout se passe bien.
Les étudiants qui participent aux JO ne doivent pas courir les rues de Pyongcheang…
A ma connaissance, il n’y pas de fondeurs présents aux Jeux qui suivent également une formation universitaire. Le ski de fond est une discipline extrêmement exigeante. J’effectue entre vingt-cinq et trente séances d’entraînement par semaine. J’ai, malgré tout, vraiment eu envie de m’inscrire dans cette filière d’études.
Sans compter que tu bénéficies certainement du soutien de tes camarades…
Oui beaucoup de potes de l’uni m’ont écrit et je crois même qu’ils vont suivre en direct ma course de vendredi sur grand écran. C’est vraiment cool. Sinon je tiens à remercier les élèves de la SMUF qui me soutiennent. Ils sont top et je leur souhaite de bons examens!
Depuis que tu participes à des Jeux, est-ce que le regard sur toi a changé?
Non pas forcément, je suis toujours le même et je ne suis pas encore champion olympique. Je ne pense pas que ces jeux vont changer ma vie, mais je suis très heureux d’avoir la chance de participer à cette fête du sport!
Premiers jeux et première course dimanche dernier. Est-ce que tu as ressenti une émotion particulière sur la ligne de départ?
J’étais assez angoissé la veille, mais le jour de la course j’étais dans mon truc et le stress ne m’a pas gêné. Je suis assez satisfait du résultat (31e), mais je me suis directement concentré sur ma prochaine course.
Ce sera le 15 km libre, vendredi prochain. Ton objectif?
Mon objectif est de réaliser un meilleur résultat que lors de mon entrée en lice.
Qu’est-ce qui te surprend le plus, en dehors de la compétition?
La culture coréenne est assez dépaysante. Les gens sont très sympas, souriants et accueillants, mais comme ils ne parlent pas très bien anglais, il n’y a pas beaucoup de dialogues.
As-tu appris quelques bribes de coréen?
«Muni titchinida!» J’entends ça tous les jours dans l’ascenseur de l’hôtel. Ça veut dire «la porte est ouverte».
Quand vas-tu revenir en Suisse?
Je rentre mardi 27 et je reprendrai, très certainement, les cours le mercredi 28, mais il n’y a pas de soucis. Il me faudra 6 ans pour terminer mon bachelor. J’avance heureusement plus vite sur les skis que dans mes études.
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- Photo de une: selfie de Candide Pralong en salle d’entraînement à Pyeongchang
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