Qui dirigera l’Université ?

Qui dirigera l’Université ?

Une chose est sûre, ce sera une rectrice. Deux femmes se sont portées candidates pour assumer la direction de l’Université de Fribourg durant la période 2019-2024. Astrid Epiney (52 ans) première femme nommée rectrice de l’Université de Fribourg pour la période 2015-2019, et Bernadette Charlier Pasquier (61 ans), nouvelle candidate. L’élection aura lieu lors de l’assemblée plénière du 11 avril 2018.

Qu’est-ce qui vous a motivée à présenter votre candidature?
Astrid Epiney:
L’Université de Fribourg est une institution importante pour la Ville et le Canton de Fribourg, et elle a sa place au niveau national tout en rayonnant au niveau international. Son bilinguisme me paraît une caractéristique importante. Toutefois, le paysage des hautes écoles connaît un profond changement depuis quelques années et il s’agira de renforcer la position de notre Université dans un environnement qui devient de plus en plus «concurrentiel» à différents niveaux. Pendant ces trois dernières années, nous avons pu entamer – avec toute l’équipe du Rectorat, que je profite de remercier vivement pour son engagement et sa grande loyauté envers l’institution – un ensemble de projets importants, qui sont en partie déjà réalisés. Il serait important de continuer sur cette voie. C’est pourquoi je suis très motivée à poursuivre mon engagement pour l’Université dans son ensemble.

Bernadette Charlier: J’ai perçu cette candidature comme urgente et nécessaire. De par ma connaissance de notre Université, mais aussi de l’environnement des hautes écoles en Suisse et en Europe, je voudrais orienter notre Université vers une gouvernance caractérisant les meilleures universités au monde. Une gouvernance alliant le prestige – c’est-à-dire une gouvernance respectant et valorisant tout notre capital humain – et l’excellence, qui est une qualité construite par ses propres acteurs et non imposée par d’autres, par l’appropriation de standards et de critères non adaptés à nos objectifs et à notre identité.

Quels sont vos objectifs pour les cinq années du mandat?
Bernadette Charlier:
Il s’agira, bien entendu, d’assurer la continuité et la réussite de projets et de chantiers déjà à l’agenda du Rectorat actuel, comme indiqué dans la convention d’objectifs qui vient d’être signée avec le Canton: «l’introduction du Master en médecine humaine avec une orientation vers la médecine de famille; le renforcement des infrastructures, en particulier l’élargissement du site Miséricorde (projet «Tour Henri»); l’accréditation institutionnelle de l’Université selon l’art. 28 al. 1 let. a de la Loi» (extrait de la convention d’objectifs, UNIFR, 2017, p. 4)». Il s’agira également de réussir à dépasser la contradiction entre la poursuite d’objectifs apparemment difficiles à concilier («revoir certaines prestations, fixer des priorités et opérer des réallocations de moyens») et «le maintien et le renforcement de la position en tant qu’université complète, d’envergure nationale et au rayonnement international».  Pour cela, je voudrais que l’Université – chaque faculté et département – fasse des choix en connaissance de cause, c’est-à-dire en ayant une vue d’ensemble des défis et des priorités actuelles – les siens, mais aussi ceux des autres – en tenant compte également des éléments de prospectives qu’ils connaissent, puisque ce sont des expert·e·s de leurs disciplines, de leurs domaines. Ceci n’est malheureusement guère possible pour le moment. L’Université fonctionne en silos: l’accès est limité aux données et aux processus de décision. Peu de place est laissée aux débats à propos des perspectives et orientations d’avenir. Le principal défi sera donc d’ouvrir progressivement les différentes composantes de notre Université aux autres, par le dialogue, l’écoute et la participation pour construire ensemble une université ayant une identité forte: celle d’une institution bilingue, orientée vers l’avenir, associant une recherche de pointe avec un enseignement de qualité au cœur de la Suisse et de l’Europe. Dans ce cadre, il s’agira de développer et de mettre en œuvre un véritable plan de développement durable et de veiller à un plus grand bien-être au sein de l’institution, notamment par des actions favorisant le lien entre le travail et la vie familiale.

Astrid Epiney: Premièrement, il convient de continuer à mettre en œuvre la révision de la Loi sur l’Université, qui connaît tout un ensemble de nouveaux instruments, entre autres la convention d’objectifs entre l’Université et le Canton, des conventions de prestations entre le Rectorat et les facultés, le Fonds d’innovation et de développement. Ces instruments doivent servir à mieux positionner l’Université dans le paysage des hautes écoles en Suisse, tout en garantissant la liberté de la science et en permettant à tous les acteurs de développer leur stratégie. Par ailleurs, il s’agit de les mettre en œuvre en respectant les rôles et les compétences des uns et des autres dans un esprit de dialogue et de collaboration. Les expériences faites jusqu’à maintenant sont très positives: ainsi, la première convention de prestation avec une faculté a déjà pu être conclue et deux autres sont quasiment prêtes. Le processus consensuel avec les facultés lors de leur élaboration a d’ailleurs très bien fonctionné. De même, divers actes législatifs (p.ex. les statuts, les directives sur les fonds tiers, bientôt le règlement sur les professeurs) ont pu être adoptés suite à plusieurs procédures de consultation.

Deuxièmement, il s’agit de garder le caractère de l’Université de Fribourg comme université complète avec ses cinq facultés, tout en la profilant dans certains domaines précis. Dans ce sens, il est important de soutenir l’excellence et l’originalité dans les domaines de l’enseignement et de la recherche, tout en préservant la largeur de l’offre. L’Université de Fribourg est actuellement très bien placée à ce niveau: elle a pu – ces dernières années – développer des centres de gravité importants dans différentes facultés (p.ex. le Centre suisse Islam et Société, les Sciences des matériaux à l’Adolphe Merkle Institute [AMI], le Centre Human-IST [interaction «homme-machine»], ainsi que des cursus d’études interdisciplinaires [p.ex. droit et économie]). Il conviendra de continuer ces efforts de «profilage», en collaboration avec les facultés.

Finalement, il faudra essayer d’augmenter la marge de manœuvre financière afin de pouvoir réagir (plus) rapidement à des défis et des opportunités. C’est sans doute un très grand défi, mais à mon sens, il est indispensable de le relever, afin que l’Université de Fribourg développe sa position nationale et son rayonnement international.

Que pensez-vous pouvoir apporter personnellement?
Astrid Epiney:
Il me semble que mon expérience professionnelle passée (notamment membre du Conseil national de recherche pendant dix ans et vice-présidente de sa division IV, présidente du Conseil suisse de la science, responsable d’environ 15 projets de recherche soutenus par le Fonds national suisse), ainsi que mes responsabilités actuelles (entre autre au sein de swissuniversities) et l’expérience des trois dernières années comme rectrice peuvent aider à continuer à assumer cette fonction.

Ansonsten würde ich mich als konsensorientierte Person bezeichnen, die aber auch Entscheidungen trifft bzw. mitträgt, die sich als notwendig erweisen. Autonomie (der Universität) bedeutet auch (Selbst-) Verantwortung, die ihrerseits mit der Bereitschaft, die Kompetenzen wahrzunehmen, einhergehen muss. Gleichzeitig sind mir korrekte Verfahren ein grosses Anliegen: Legitimation erhalten Entscheidungen auch durch das Durchlaufen der vorgesehenen Verfahren. Sodann versuche ich, Argumente und Gegenargumente jeweils möglichst rational und unter Einbezug aller relevanter Gesichtspunkte abzuwägen, was auch die Bereitschaft impliziert, sich von Argumenten anderer überzeugen zu lassen.

Schliesslich erscheint mir ganz allgemein eine gewisse Berechenbarkeit und eine «Linie» für das Rektorat von grosser Bedeutung zu sein, müssen sich doch alle Akteure auf das Rektorat verlassen können.

Bernadette Charlier: Honnêteté, sincérité et passion, ce sont les qualités qui me sont attribuées. Mais au-delà de ces appréciations très ou trop flatteuses, j’apporte une expérience dans de nombreux domaines indispensables à une fonction aussi complexe. Tout d’abord une connaissance «de l’intérieur» des disciplines qui constituent notre Université complète. En effet, j’ai collaboré avec des spécialistes de toutes les disciplines dans le cadre de ma responsabilité de directrice du Centre Multimédia de l’Université de Namur en Belgique, et j’ai rencontré de nombreux enseignant·e·s de toutes les facultés de l’Université de Fribourg, grâce à ma fonction de directrice du Centre de didactique universitaire. J’apporte aussi ma connaissance de l’enseignement supérieur suisse et européen par ma participation au conseil scientifique de l’OAQ pendant plusieurs années (Agence d’évaluation de la qualité de l’enseignement supérieur suisse, remplacée aujourd’hui par l’AAQ) et ma contribution comme experte aux travaux d’autres conseils du même type en Europe: AEQES pour la Belgique, ANR pour la France, Conseil Qualité de l’University of Natural Resources and Life Sciences, Vienna (BOKU) en Autriche, Centre national d’enseignement à distance (CNED) en France. Ensuite, je peux faire valoir mes compétences de direction et de gestion de projets de recherche innovants, par mes responsabilités antérieures comme directrice de service, coordinatrice de projets de recherche européens et doyenne de la Faculté des lettres et sciences humaines. Weil ich nicht Zweisprachig bin, ist mir die Zweisprachigkeit unserer Universität umso wichtiger!

Quelles difficultés devrez-vous surmonter? Et comment?
Bernadette Charlier:
Une des difficultés centrales est sans aucun doute le financement de notre Université et, en lien avec cette contrainte: la nécessité de faire des choix. La question du financement dépasse largement la seule Université de Fribourg. En Suisse, le soutien financier à la formation est important. Cependant, les modalités de ce financement ont changé de manière très importante ces dernières années et sont encore appelées à évoluer. Ainsi, la nouvelle loi sur les hautes écoles a modifié certaines règles. Le contrôle externe des institutions est de plus en plus présent. Ensuite, l’évolution des besoins de tous pour une formation tout au long de la vie conduira peut-être à une répartition différente des moyens financiers au bénéfice de soutiens publics aux formations continuées. Dans ce contexte, il est demandé aux institutions, depuis déjà près de dix ans, de se profiler, de définir leurs spécificités et de garantir la qualité de leurs prestations. Notre Université peut et doit répondre à ces exigences. Ce défi devient réalisable grâce au partenariat avec les facultés, sans avoir peur d’adresser les problèmes ou les questions qui se posent, en favorisant la connaissance des informations utiles par toutes les personnes concernées et en construisant des solutions véritablement concertées. Cette proposition ne correspond pas à un vœu idéal, mais à des actions que j’ai déjà menées dans le contexte de la Faculté des lettres. Il faudra aussi être présent dans le réseau des universités suisses afin de participer aux projets communs. Ensuite, bien sûr, il faudra préparer la prochaine planification et la stratégie 2030 et, cette fois-ci, selon une direction cohérente et concertée. A cet égard, non seulement nous devrons travailler ensemble dans l’écoute et le respect des besoins de chacun·e, mais nous aurons également besoin du Canton. Pour cela, nous devons d’ores et déjà travailler à améliorer notre image dans le Canton, par nos services, nos activités culturelles, nos relations avec les institutions d’enseignement, nos messages dans la presse et nos relations avec les responsables cantonaux.

Astrid Epiney: Le développement de la marge de manœuvre financière, déjà mentionnée, constitue sans doute un des défis très importants. Weiter geht es darum, den Bedürfnissen angepasste Infrastrukturen, insbesondere Gebäude, zur Verfügung zu stellen, was u.a. die möglichst baldige Realisierung der in erster Linie für die Rechtswissenschaftliche Fakultät vorgesehenen Erweiterung des Standorts Miséricorde («Projekt Tour Henri) impliziert, wobei die Universität hier eng mit dem Kanton – der Bauherr ist und die diesbezüglichen politischen Entscheidungen trifft – zusammenarbeiten muss.

De manière générale, il s’agit de garantir les meilleures conditions-cadres possibles pour un enseignement et une recherche de haut niveau, ceci avec des moyens nécessairement limités:
– Die Fakultäten und Forschenden sollen ihre Verantwortung für eine qualitativ hochstehende Lehre und Forschung bestmöglich wahrnehmen können.
– Studierende sollen attraktive Lehrbedingungen geboten werden.
– Die Mitarbeitenden sollen möglichst gute Arbeitsbedingungen finden, damit sie ihre Aufgaben im Interesse der Gesamtinstitution effektiv und effizient erfüllen können.
– Dem wissenschaftlichen Nachwuchs soll ein inspirierendes Umfeld geboten werden.

In diesem Sinn wurden in den letzten Jahren grosse Anstrengungen unternommen (so z.B. die Einrichtung einer Ombudsstelle, die Intensivierung der Unterstützung von Forschenden bei der Einwerbung von Drittmitteln oder die Erneuerung diverser Infrastrukturen), die – unter angemessener Beteiligung aller – fortgeführt werden sollen (so z.B. im Bereich der Scientific IT, aber auch etwa im Zuge der Umsetzung und Weiterentwicklung der Leistungsvereinbarungen mit den Fakultäten).

Nicht zu vergessen ist in diesem Zusammenhang auch das Engagement in den schweizweiten Hochschulorganen: Mir erscheint es sehr wichtig, sich im Rahmen der Rektorenkonferenz (swissuniversities) sowie der Kammer Universitäre Hochschulen sowohl für die Interessen der Universität Freiburg als auch für diejenigen des Hochschulplatzes Schweiz insgesamt einzusetzen, einem Thema, dem ich in der letzten Zeit (seit 2016 als Vizepräsidentin der Kammer Universitäre Hochschulen und Mitglied des Vorstandes der Rektorenkonferenz) besondere Aufmerksamkeit geschenkt habe.

Comment mettrez-vous en œuvre votre politique?
Astrid Epiney:
Mir erscheinen drei Punkte wichtig:
1) Kultur der Exzellenz, des Dialogs und der Transparenz. Es geht darum, vielversprechende Projekte und Personen zu fördern. Weiter ist mittels diverser, bereits heute institutionalisierter Gremien und Verfahren (regelmässige Treffen mit allen Dekanen, Konferenz der Dekane, regelmässige Treffen mit den Vorständen aller Körperschaften, Vernehmlassungen, interne Informationen über die Entscheidungen des Rektorats u.a.m.), aber auch im Rahmen weiterer, noch zu entwickelnder Plattformen, ein Austausch über die relevanten Themata und Entwicklungen zu pflegen; diese Gefässe erlauben es allen Beteiligten, die ihnen bedeutsam erscheinenden Fragen zu thematisieren, was auch für das Rektorat von sehr grosser Bedeutung ist.
2) Die Interessen der Universität sind effektiv zu vertreten, dies sowohl im Kanton (für den die Universität eine sehr wichtige Rolle spielt, auch in wirtschaftlicher Hinsicht) als auch schweizweit. Im Kanton konnten in den letzten Jahren die Kontakte zur Politik intensiviert werden, ein Tag der offenen Tür («Explora») wurde ins Leben gerufen und diverse weitere Aktivitäten (z.B. cafés scientifiques) intensiviert.
3) Schliesslich ist die gesetzlich vorgesehene Rolle des Rektorats (für das ein «Teamgeist» für das gute Funktionieren von grosser Bedeutung ist, ein Aspekt, der in den letzten Jahren nach meinem Dafürhalten exemplarisch gelebt wurde) in angemessener Weise wahrzunehmen: Entscheidungen sind – nach der Einbindung und der Anhörung aller Akteure – transparent zu treffen und zu verantworten, auch wenn sie nicht immer bei allen auf Zustimmung stossen (können).

Prof. Bernadette Charlier: Il s’agira de composer une équipe rectorale forte, équilibrée entre hommes et femmes, dans laquelle il y aura dans l’idéal 3 germanophones et 2 francophones. J’aimerais aussi que les vice-recteurs et vice-rectrices développent un réseau plus étroit avec les personnes qui, dans les facultés et les services, sont en charge des dossiers similaires: enseignement, recherches, relève, bibliothèques. Je voudrais que l’on renforce la communication et que l’on exploite mieux les nombreuses compétences présentes dans l’institution. Il s’agira aussi, puisque je ne me représenterai pas, de préparer une relève pour le Rectorat suivant.

Bio express

Astrid Epiney

© Stéphane Schmutz / STEMUTZ.COM

Née en 1965 à Mayence (Mainz, D), double nationalité suisse et allemande. Mariée et mère de deux enfants.
Etudes de droit à la Johannes-Gutenberg Universität Mainz, ainsi qu’à Lausanne dans le cadre d’un semestre d’échange. Doctorat en droit international en 1991, puis habilitation en 1994, à l’Université de Mainz. Etudes postdoctorales à Florence. Collaboratrice scientifique à l’Institut des hautes études en administration publique (IDHEAP) à Lausanne. Professeure associée (depuis 1994) et ordinaire (depuis 1996) de droit international, droit européen et droit public suisse à l’Université de Fribourg. Lauréate du Prix Latsis national (1995), Directrice exécutive de l’Institut de droit européen de l’Université de Fribourg. Membre du Conseil de recherche du Fonds national suisse (2002-2010). Présidente du Conseil suisse de la recherche et de l’innovation (2012-2016).

Bernadette Charlier Pasquier

Née en 1956 à Liège (Belgique), double nationalité suisse et belge. Mariée, mère de deux enfants et grand-mère de trois petites filles.

Etudes de Master en Sciences de l’Éducation à l’Université de Liège, 1979. Professeure à l’Ecole Normale Moyenne Saint Barthélemy à Liège (1979-1984), chercheure, maître de conférences et directrice du centre audiovisuel puis du Centre multimédia des Facultés Universitaires Notre-Dame de la paix en Belgique (1985-2002). Chargée de Cours à l’ICHEC-Bruxelles (1986-1996). Doctorat en Sciences de l’Education à l’Université catholique de Louvain, Belgique en 1996. Chargée de Cours à l’UCL (1996-2002). Professeure associée en Sciences de l’éducation, responsable du centre de didactique universitaire de 2002 à 2011 et professeure ordinaire en Innovation, Formation et Didactique universitaire de l’Université de Fribourg, depuis 2011.

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Author

Jean-Christophe Emmenegger est rédacteur indépendant. Après sa licence en lettres obtenue en 2005, il séjourne une année en Russie, où il débute le journalisme. Auteur d'études historiques et littéraires sur les relations Suisse-Russie, il publie en 2018 aux Editions Slatkine Opération Svetlana, un livre qui révèle en détail les six semaines que la fille de Staline avait passées en Suisse après sa fuite d'URSS en 1967.

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