Le 28 mars prochain, le Café scientifique observera le paysage fribourgeois des start-ups. Le Conseiller d’Etat Olivier Curty, Gregory Grin, directeur de Fri up et Emmanuelle Fauchart de la Chaire d’entreprenariat de l’Unifr esquisseront les grandes lignes des défis qui attendent les jeunes entrepreneurs, mais aussi des instruments de soutien qui leur sont proposés et des niches que peut offrir Fribourg. En attendant, Alma&Georges revient sur les bases et sur le rôle des universités avec la Professeure Emmanuelle Fauchart.
Emmanuelle Fauchart, reprenons les bases: qu’est-ce qu’une start-up? Quelle est la différence avec une entreprise classique?
Une start-up est une entreprise nouvellement créée, typiquement très innovante et possiblement promise à une croissance très forte. Une start-up a généralement besoin de trouver des financements importants pour assurer son développement et se trouve, le plus souvent, dans les secteurs de haute technologie ou dans le domaine médical, comme le biotech par exemple.
La majorité des entreprises nouvellement créées ne sont pas des startups: ce sont des micro entreprises, créées par une ou deux personnes, qui utilisent peu de capital, et qui vont peu se développer.
Le cliché du start-uper: jeune, branché, idéaliste… On dirait que créer une start-up est aussi simple que de monter une puzzle. Qu’en est-il en réalité?
Quand on pense start-up, on pense généralement à la «Silicon valley» et au glamour qui va avec. Si créer une start-up est une aventure qui réserve des surprises et permet de faire de nombreuses et belles rencontres, c’est aussi une épreuve. Les entrepreneurs sont confrontés quotidiennement à des problèmes qu’il faut régler et doivent faire face sans cesse à des évènements qu’ils n’avaient pas prévus et qui remettent en cause une partie de leurs efforts passés. Il ne faut donc pas penser que créer sa start-up est une promenade de santé.
Les universités, qui s’axent à priori plus sur la recherche théorique, ont-elles un rôle à jouer dans ce phénomène? Et si oui lequel?
Les universités suisses sont effectivement axées sur la recherche théorique, tandis que les HES se focalisent plus sur la recherche appliquée et les enseignements pratiques. On pourrait croire que l’entreprenariat est donc réservé aux HES: C’est faux: les universités ont un rôle à jouer dans le paysage entrepreneurial d’une région ou d’une ville. Car toutes deux sont dans des logiques différentes: tandis que les HES produisent des connaissances appliquées, destinées à aider les entreprises, en particulier les PME locales, à améliorer leurs processus et leurs produits, les universités produisent des connaissances théoriques qui peuvent donner lieu à des applications radicalement nouvelles, même si parfois la valorisation économique est moins immédiate. Ainsi les innovations qui sortent des HES, des universités et des EPF, et qui peuvent être exploitées notamment dans la création de nouvelles entreprises, tendent à être très différentes. Elles sont pourtant toutes nécessaires.
- Le Café scientifique «Start-up Fribourg – pépinière ou coquille vide?» se tiendra le 28 mars 2018 à 18h00 au Nouveau Monde.
- Pour préparer le Café, Emmanuelle Fauchart et Grégory Grin dans Les Experts, sur RadioFR
- Page d’Emmanuelle Fauchart