Aujourd’hui comme il y a cinq millénaires, des hommes et des femmes décident un jour de tout plaquer et de prendre la route. La nouvelle exposition de référence du Musée BIBLE +ORIENT a décidé de leur emboîter le pas de la Mésopotamie à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Que cela soit sous l’effet d’une injonction religieuse ou d’une impulsion existentielle, Jacques, Marie-Reine, Franz, Marina, Baptiste et Gyoro ont, à un moment de leur vie, décidé de larguer les amarres et de prendre la route. Tandis que les uns ont «fait Saint-Jacques», d’autres se sont rendus à la Mecque ou à Jérusalem. Leur destination n’a beau pas être la même, tous, à la réflexion, ont emprunté le même chemin, celui qui, dans l’effort et l’épreuve, mène à la paix des cœurs. Leurs témoignages sont à retrouver dès le 9 novembre dans le cadre de la nouvelle exposition du Musée BIBLE + ORIENT intitulée «Marches à suivre. 5000 ans de processions et pèlerinages».
Marie-France Meylan-Krause, comment a germé l’idée de cette exposition?
C’est en réalité mon prédécesseur Andreas Dorn qui en a émis l’idée, quelque temps avant son départ à Uppsala où il occupe actuellement la chaire de professeur d’égyptologie. Ce thème m’a beaucoup plu car je le trouve d’une grande actualité. Il se prête de plus parfaitement à sortir du Musée pour se déployer en Ville de Fribourg qui compte plusieurs hauts-lieux de pèlerinages et de processions. C’était aussi une bonne occasion de collaborer avec la Société d’histoire du Canton de Fribourg et le Musée d’art et d’histoire.
Qu’allez-vous montrer aux visiteurs?
Nous allons les convier à un voyage dans les temps anciens et modernes, du Proche-Orient à l’Egypte, de la Grèce à Rome et jusqu’à Fribourg. Il s’agit en premier lieu de mettre en valeur les collections du musée BIBLE+ORIENT qui illustrent le phénomène des processions et des pèlerinages en Mésopotamie, en Egypte, dans le monde gréco-romain, jusqu’à la naissance des monothéismes, juif, chrétien et musulman avec un accent particulier sur Rome, Jérusalem et la Mecque, comme importants lieux de pèlerinage de ces trois religions.
En 2019, les pèlerinages ne sont-ils qu’un vestige du passé ou une réminiscence chez les bourgeois en mal d’aventure?
Non, je ne le pense pas. A mon sens, le pèlerinage concerne toutes les classes de la société, quelles que soient leurs croyances ou leur appartenance religieuse. A l’heure où nos vies sont plongées dans un monde en constante accélération, le pèlerinage connaît un succès grandissant à en juger par tous ceux qui ont ressenti le besoin de se mettre en route à un moment ou à un autre de leur vie. Le pèlerinage permet de quitter son quotidien et ses habitudes, d’opérer une rupture. La route, la rencontre avec soi et avec les autres sont certainement aussi importants que le but à atteindre. Les témoignages de pèlerin·e·s montrés dans l’exposition illustrent bien cela.
Vous-même, avez-vous fait un pèlerinage?
Non, pas encore, mais peut-être que cela viendra. Pour l’instant j’aime marcher seule, m’imprégner de nature et de paysages, loin du monde, cela me ressource. Ce n’est peut-être qu’une question de temps…
- Site du Musée BIBLE + ORIENT
- Photo: Adam Jones from Kelowna, BC, Canada, CC BY-SA 2.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0>, via Wikimedia Commons
- «Mon premier jeu de mots doit remonter à mes sept ans» - 16.12.2024
- Semaine happy: y’a d’la joie (malgré tout) - 11.12.2024
- Des étudiant·e·s passent de l’autre côté du miroir - 06.12.2024