Jusqu’en automne 2021, le Jardin botanique de l’Université de Fribourg présente l’exposition en plein air «Trésor végétal: comment sauvegarder nos plantes menacées». Interview du Professeur Gregor Kozlowski, directeur du Jardin.
Près d’un tiers des espèces de Suisse risquent de disparaître. Pourquoi certaines plantes sont-elles menacées? Que pouvons-nous faire pour les préserver? A partir du 10 septembre 2020, le Jardin botanique de l’Université de Fribourg accueille l’exposition «Trésor végétal. Comment sauvegarder nos plantes menacées» | «Botanischer Schatz. Wie man bedrohte Pflanzen vor dem Aussterben rettet». Au moyen de sept mots clés – observer, suivre, légiférer, évaluer, étudier, conserver et prédire – elle aborde ces questions de façon globale, tout en apportant des éléments de réponse au grand défi de la conservation de ce précieux patrimoine en péril. Des tirages grand format du photographe Mario Del Curto et un programme d’animations didactiques complètent cette exposition en plein air organisée en collaboration avec le Jardin botanique de Lausanne et l’Université de Berne. A découvrir jusqu’à fin octobre 2021.
Gregor Kozlowski, une exposition sur les plantes qui disparaissent: vous nous servez encore une dose de catastrophes?
La perte de la biodiversité est un problème majeur du XXIe siècle. La situation est dramatique, mais on ne peut pas se contenter d’être négatifs. Les scientifiques doivent aider les politiques et la société à sortir de cette crise. Notre exposition présente des solutions et présente les acteurs engagés pour la sauvegarde des espèces, ici à Fribourg.
Combien d’espèces sont menacées en Suisse?
Environ 30% de la flore suisse risque de disparaître. Mais la proportion varie fortement: dans les milieux aquatiques, par exemple, ce sont 70 à 80% des espèces. Pourquoi? On a asséché les marais pour se débarrasser des moustiques, utilisé les cours d’eau pour l’électricité et les bords de lac pour les loisirs. Les zones alluviales et les tourbières ont été entièrement anéanties. Dans les forêts ou les pâturages, en revanche, la situation est moins critique.
Que fait le Jardin botanique pour y remédier?
Depuis le début des années 1980, notre équipe collabore avec les autorités locales et fédérales, puis avec InfoFlora, qui coordonne la conservation à l’échelle suisse; à ce jour, nous avons travaillé sur une vingtaine d’espèces prioritaires. Avec ses milieux très variés, des Préalpes au lac de Neuchâtel, Fribourg abrite un grand nombre d’espèces menacées. Le Nénuphar nain, par exemple, ne subsiste que dans quatre lacs en Suisse, dont deux dans le canton. Nous avons aussi les plus grandes populations de Panicaut des Alpes. On est gâtés… et stressés, car il y a beaucoup à faire!
- Exposition bilingue (fr/all) en plein air du 10 septembre 2020 au 31 octobre 2021. Ouvert tous les jours de 8h00 à 18h00 (novembre à mars : 8h00 à17h00). Entrée libre. Vernissage mercredi 9 septembre à 18h30 (Pavillon vert).
Jardin botanique de l’Université de Fribourg, ch. du Musée 10, 1700 Fribourg. 026 300 88 86 | Facebook: jardinbotaniquefribourg | Instagram: jardinbot - Une exposition partenaire a lieu aux mêmes dates aux Musée et jardins botaniques de Lausanne et de Pont-de-Nant (VD).
- Le catalogue de l’exposition est publié aux Editions Haupt (en fr./all.): Trésor végétal. Comment sauvegarder nos plantes menacées | Botanischer Schatz. Wie man bedrohte Pflanzen vor dem Aussterben rettet, de François Felber, Vincent Guerra, Sébastien Bétrisey et Gregor Kozlowski, Ed. Haupt, 112 pp, en vente au Jardin et en librairie (18 frs).
- Cet article a été publié en juillet 2020 dans Nymphea, le Bulletin de l’Association des Amis du Jardin botanique de Fribourg.
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