Isolement, démotivation, manque de ressources financières… Les temps sont durs pour tout le monde, mais les conséquences du semi-confinement ont un impact particulier sur la communauté estudiantine. L’Association générale des étudiant·e·s de l’Université de Fribourg tire la sonnette d’alarme en rédigeant une prise de position, que nous relayons ici.
L’Association générale des étudiant·e·s (AGEF ) est forcée de constater que la situation des étudiants et des étudiantes est alarmante. En effet, depuis le mois d’octobre 2020, les cours sont dispensés à nouveau entièrement à distance. Le semestre de printemps 2021 a ainsi donc commencé directement en ligne. Cette situation, devenue désormais la norme, rend le bon accomplissement des études de plus en plus compliqué. Devant ce constat, le Conseil des étudiant·e·s, dont les membres représentent l’entier du corps estudiantin, a chargé le comité exécutif de l’AGEF de vous faire parvenir la prise de position suivante.
Situation
Il n’y a pas de doutes, les étudiant·e·s sont gentiment à bout. C’est désormais le troisième semestre en ligne et l’isolement et l’éloignement nous frappent durement. L’AGEF a écho de plus en plus d’abandons ou de prolongements d’études. En effet, des étudiant·e·s ont lâché leur session d’examens car complètement dépassé·e·s par la situation. Certain·e·s étudiant·e·s choisissent de mettre temporairement leurs études en pause, en prenant que très peu de cours et préférant attendre des jours meilleurs pour pouvoir assister aux cours en présentiel. C’est globalement un ralentissement général que nous constatons. Les études dans ces conditions n’ont que peu de saveur…
En outre, il ne faut pas négliger les problèmes financiers et psychologiques, qui sont importants. Cela est dû à la disparition d’une bonne partie de l’offre de jobs étudiants, qui a privé de leur revenu principal de nombreux·ses étudiant·e·s. L’isolement et le manque d’interactions sociales affectent l’équilibre psychologique et contribuent à rendre difficile le bon suivi de l’enseignement. C’est en effet très difficile de garder le rythme depuis chez soi et sans contact avec les autres. Au-delà des études, ces aspects affectent durement la vie quotidienne des étudiant·e·s et auront un impact conséquent sur leur santé future.
Il est clair que la vie universitaire ne consiste pas uniquement en la transmission pure d’un savoir, mais en une vie sociale et un échange entre étudiant·e·s et professeur·e·s et entre étudiant·e·s entre eux·elles. Il semble inutile de préciser que ce ressenti est partagé par les étudiant·e·s de toutes les universités affectées par de telles mesures.
Certes, les étudiant·e·s savent que la situation est extrêmement compliquée pour tout le monde, que ce soit les professeur·e·s, restaurateurs·ices, commerçant·e·s, et autres acteurs et actrices de la société, qui souffrent profondément de la situation. Nous savons aussi que les différentes instances universitaires font de nombreux efforts et soutiennent le corps estudiantin, dans la limite que leur permettent les injonctions fédérales. Le dialogue entre le corps estudiantin et les Facultés et le Rectorat a été riche et a permis de rendre les décisions compréhensibles. Toutefois, malgré les efforts consentis par les étudiant·e·s, la situation devient insoutenable. C’est pourquoi il est grand temps de réhabiliter la condition des étudiant·e·s au coeur des préoccupations car ils et elles représentent aussi l’avenir de notre société.
Revendications
Au vu des faits évoqués, le corps estudiantin demande qu’une attention particulière soit portée aux points suivants :
• Ré-ouverture de l’Université dans les plus brefs délais, accompagnée d’un enseignement en présentiel. Il est toutefois indispensable de garantir, au moins temporairement, la possibilité de suivre les cours à distance (en cas de quarantaine, résiliation de bail, situation à risque, etc.) ;
• Maintien de l’ouverture des bibliothèques et des bâtiments universitaires aux horaires normaux ;
• Renforcement des structures sociales universitaires, afin d’accompagner au mieux les étudiant·e·s en détresse ;
• Permettre aux instances universitaires et politiques de siéger en présentiel ;
• Permettre aux étudiant·e·s qui le souhaitent de se restaurer dans les Mensa, les cafétérias et les zones de picnic.
• Reprise des activités sportives.
Conclusion
Pour rappel, en septembre 2020, le semestre d’automne avait commencé en présentiel avec des mesures strictes, qui avaient permis d’empêcher la prolifération des cas au sein de la communauté universitaire. Il est dès lors encore plus difficile de comprendre les mesures actuelles. Le sacrifice qui nous a été demandé et auquel nous avons consenti doit désormais prendre fin. Il est temps de permettre aux étudiant·e·s de redevenir des étudiant·e·s.
Le corps estudiantin espère sincèrement que le printemps sera plus clément et que nous pourrons progressivement reprendre le cours ordinaire des choses. Toute la communauté universitaire a à coeur un enseignement en présentiel et un contact étroit entre les différents acteurs de la vie universitaire.
Nous vous remercions de votre préoccupation concernant la situation des étudiant·e·s et nous espérons sincèrement que vous ferez chacun et chacune votre possible afin d’améliorer la situation. L’AGEF reste à votre entière disposition afin d’améliorer la situation et de collaborer dans cette direction.
Pour le Comité exécutif de l’AGEF,
Olivia Trippel
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