Elena Cascavilla et Lucas Almeida Osmani se partagent la casquette de président de la Junior Entreprise Fribourg, une association estudiantine officiellement reconnue par le Rectorat. Rencontre avec deux étudiant·e·s passionné·e·s qui s’investissent sans compter et qui ont su faire revivre leur association mise à mal par la crise du coronavirus.
Pourquoi avoir adhéré à la Junior Entreprise Fribourg (JEF)?Elena: La JEF est venue se présenter aux étudiant·e·s alors que j’étais en première année, mais comme je viens du Tessin, je ne me sentais pas encore prête, linguistiquement parlant, à y adhérer. L’année d’après, j’ai décidé de tenter l’aventure. Mon but? Connaître le monde du travail, acquérir de l’expérience professionnelle, faire des connaissances afin de m’intégrer à Fribourg.
Et ça marche?
Elena: Bien sûr, je me suis fait des amis de Genève, des Valaisans, des Vaudois, etc. Tous les cantons sont représentés dans la JEF!
Et toi Lucas?
Lucas: Comme je suis arrivé à l’Unifr en plein covid, je cherchais avant tout à nouer des contacts et à m’intégrer dans la vie universitaire.
Mais pourquoi la JEF et pas une autre association?
Lucas: La Junior Entreprise a un côté pratique, professionnel, qui permet de se façonner un réseau en rencontrant des client·e·s. C’est aussi un mouvement international. On a des contacts non seulement dans toute la Suisse mais aussi dans le monde entier, par exemple avec une JE en Tunisie.
Quelle charge de travail cela représente-t-il?
Lucas: On l’estime à 20% pour les membres, mais cela dépendra du poste occupé. A la présidence, nous avons passablement de tâches, notamment pour répondre aux questions.
Pourquoi une co-présidence?
Elena: Lucas s’occupe plutôt de la gestion de mandat, moi de la gestion des RH. Comme ce sont deux responsabilités avec la même charge de travail, on s’est donc dit qu’on partagerait le même titre.
Lucas: D’autant plus qu’on prend toutes les grandes décisions ensemble. Dans les faits, nous étions déjà une coprésidence
Quel est le projet dont vous êtes le plus fiers?
Elena: Je me suis occupé d’un projet dans le domaine du tourisme. J’ai dû faire un site de plus de dix pages avec des fonctionnalités de réservation de chambre dans les hôtels, de tables dans les restaurants.
Lucas: A l’externe, durant la pandémie, les entreprises n’avaient plus d’argent à dépenser pour les services que nous proposions. Elles étaient en mode survie. Nous avons donc connu une période très dure au niveau des finances et du nombre de projets. Nous avons dû relancer toute notre communication auprès des client·e·s potentiel·le·s. A l’interne, il a fallu retravailler toute la cohésion de groupe après la crise du coronavirus et reformer nos nouvelles et nouveaux membres à prendre en charge les mandats. Aujourd’hui tout ce travail commence à porter ses fruits.
Comment vous financez-vous?
Lucas: Uniquement grâce aux mandats que nous décrochons. Cela nous permet de rémunérer nos membres et de garder un pourcentage pour la JEF. Cependant, comme notre association ne poursuit pas un but lucratif mais un but idéal, nous utilisons ce bas de laine pour financer des formations à nos membres ou pour des sorties karting ou bowling. Cela ne remplace pas un job étudiant.
Un exemple de projet typique?
Lucas: on a un panel de services assez large: consulting marketing, communication, site web, etc. Comme nos prix sont avantageux, ce sont souvent de petites entreprises ou des start-ups qui nous sollicitent. Nous avons, par exemple, aidé un agriculteur de la région qui nous a sollicités pour créer un site en ligne pour vendre ses produits
Elena: Au niveau technique, nous regardons, toujours dans le cas de cet agriculteur, quel est le meilleur outil pour créer le service. On propose un design pour son site internet. Quand on a son feu vert, on passe à l’implémentation du produit. On fait ensuite les correctifs et on dispense au client une petite formation pour la bonne prise en main de l’outil.
Votre client·e de rêve?
Lucas: J’aime bien ceux qui veulent lancer leur entreprise, mais qui n’ont rien, aucune idée, et qu’on doit aider de A à Z. On conduit l’étude de marché, élabore le business plan, définit leur marketing, fournit leur site web. Quand ils peuvent voler de leurs propres ailes, on ressent une certaine fierté.
Qu’est-ce que cet engagement à la JEF vous apporte dans vos études?
Elena: A l’Université, on apprend les choses sur un plan théorique, mais on n’a pas l’opportunité de passer à la pratique. Si je songe aux cours d’économie, on y apprend à faire une étude de marché, mais il n’y a pas de possibilité de travailler avec une entreprise pour voir ce que cela implique. A la présidence de la JEF, on doit apprendre à gérer les crises et à diriger une équipe. On se frotte à la réalité du terrain.
Lucas: A l’interne, on doit apprendre à fonctionner harmonieusement avec les collègues, ce qui ne s’apprend pas sur les bancs de l’Université. On apprend également comment se comporter et discuter avec les client·e·s, ce qui est très stressant au début. Cette pratique du terrain est une plus-value dans notre CV et sur le marché du travail.
- Site de la Junior Entreprise Fribourg
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