04.09.2013
Entrée à l’école secondaire: une étape scolaire difficile
Les problèmes de comportement augmentent chez les adolescents au cours de la 7e année scolaire. Selon une étude de l’Institut de pédagogie curative de l’Université de Fribourg, menée dans la partie germanophone du Canton de Fribourg et financée par le Fonds national suisse, ce constat touche notamment les élèves de «Realschule», équivalent des classes à exigences de base du cycle d’orientation. Les divergences ne se situent pas uniquement au niveau du type de classes. Les filles et les garçons font également état de difficultés différentes.
(Image: Thinkstock)
Pour de nombreux élèves, la rentrée scolaire, après les vacances d’été, est synonyme de passage du primaire au secondaire. Ce changement ne se fait pas toujours sans accroc: une nouvelle classe, de nouveaux enseignants, le tout en pleine puberté – pour les jeunes, la première année du cycle d’orientation peut représenter un véritable défi. Une étude, financée par le Fonds national (FNS) et dirigée par Christoph Müller, maître d’enseignement et de recherche à l’Institut de pédagogie curative de l’Université de Fribourg, montre que cette étape scolaire va de pair avec un accroissement des problèmes de comportement: durant la 7e année, non seulement l’agression et la délinquance sont en augmentation chez les jeunes, mais aussi les problèmes de confiance en soi et une tendance à l’angoisse et à la dépression.
Agressions, délinquance et cyber-mobbing
Les premiers résultats du projet de recherche «FRI-PEERS» (Freiburger Studie zum Peereinfluss in Schulen – Etude fribourgeoise sur l’influence mutuelle dans les écoles) viennent d’être publiés. Ils se basent sur des questionnaires remplis par une volée presque complète de 825 élèves, tous types de classe confondus. Les adolescent-e-s, âgés de 12 à 14 ans, y ont répondu anonymement quatre fois durant leur 7e année de scolarité obligatoire, à des intervalles d’à peu près trois mois.
En moyenne, 12% de ces jeunes ont admis que, durant les 14 derniers jours, ils avaient, au moins une fois, fait du mal physiquement à une autre personne. Environ 5% ont avoué de leur plein gré avoir commis un vol. Presque 17% des élèves interrogés ont également déclaré avoir été victime de cyber-mobbing, au moins une fois durant les deux derniers mois, via Internet, un téléphone portable ou lors d’une conversation en ligne.
Différences entre types de classes et genres
Christoph Müller, responsable de cette étude, considère qu’il est préoccupant que la fréquentation de la «Realschule» s’accompagne d’une augmentation significative des problèmes de comportement au cours de l’année scolaire, par rapport aux autres types de classe. Selon lui, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette particularité. Il est, par exemple, possible que les jeunes s’influencent négativement les uns les autres, se poussant à reproduire des comportements problématiques.
De plus, il a été clairement établi que les problèmes de comportement évoluent différemment chez les filles et les garçons. Tandis que les filles montrent plutôt une propension à développer des comportements anxieux et/ou dépressifs, les garçons ont une tendance plus forte à l’agression et à la délinquance. Les raisons de cette différence de genres sont multiples et n’ont pas été examinées dans cette étude. Dans le cadre de la suite du projet du Fonds national «FRI-PEERS», le groupe de recherche s’intéressera au développement ultérieur des élèves jusqu’en 9e année d’école obligatoire.
Lien vers le rapport de recherche complet
Contact: Dr Christoph Müller (Maître d’enseignement et de recherche), Institut de pédagogie curative, Université de Fribourg, 026 300 77 25, christoph.mueller2@unifr.ch, www.unifr.academia.edu/ChristophMüller