11.10.2007

Sur le chemin de l'école buissonnière


L'école buissonnière est un phénomène très répandu, non seulement à l’étranger mais également en Suisse, et il ne concerne pas uniquement les mauvais élèves. C’est ce qui ressort d’une étude de l’Université de Fribourg, menée sous la direction de la Prof. Margrit Stamm.

Menée sur mandat du Fonds national suisse, l'étude analyse pour la première fois «la psychologie des élèves qui font l"école buissonnière». Près de 4000 écoliers et écolières de 12 et 17 ans, 230 enseignants et 30 directions d’écoles ont ainsi été interrogés par les scientifiques fribourgeois. Parmi les écoliers, un sur deux avoue avoir déjà séché des cours durant sa scolarité. Cinq pour cent d’entre eux ont été absents de l’école plus de cinq demi-journées durant les derniers mois. Ils constituent un groupe à risque car il présente un comportement légèrement à moyennement délinquant, avec une propension à une consommation d’alcool et de drogue plus élevée. Les garçons, en particulier les jeunes étrangers, sont beaucoup plus concernés que les filles. Ils commettent de petits délits comme voyager au noir ou falsifier des signatures.

L’étude montre que les élèves courbent davantage les cours dans les gymnases que dans d’autres institutions, par exemple les écoles secondaires. Il est par ailleurs frappant de voir à quel point les enseignants sous-estiment le phénomène de l’absentéisme : seuls 33% d’entre eux soupçonnent des cas d’école buissonnière dans leurs classes. Les écoles qui affichent un taux peu élevé d’absentéisme sont pourvues d’un système de contrôle d’absence jugé comme sévère par les élèves. Dans les communes de plus de 10'000 habitants, les scientifiques fribourgeois ont constaté davantage d’absentéisme que dans les communes de moins de 5000 habitants. Les petites écoles d’au maximum 200 élèves présentent les taux d’absentéisme les moins élevés.

Trois-quarts des élèves qui courbent les cours passent ce temps libre seul à la maison. Le quart restant se promène dans les centres commerciaux, les places de jeu ou les gares. Les raisons principales mentionnées pour expliquer cet absentéisme sont l’ennui à l’école, le refus de fournir des résultats ou les mauvaises relations avec les enseignants. Etonnamment, de nombreux parents tolèrent cet état de fait : près de 30% d’entre eux sont même d’accord de fournir une excuse écrite à leur enfant.

Contact : Prof. Margrit Stamm, tél. 026 300 75 60, e-mail : margrit.stamm@unifr.ch